Pourtant, une fois encore, l'examen des faits autorise une analyse alternative de l'attitude russe et permet de nuancer sensiblement la version d'une dialectique de la menace entre le Kremlin et l'OTAN.
Primo le programme de modernisation 2011-2020 prévoyait il y a quatre ans déjà la production de 400 ICBM. Soit un rythme de production annuel de 40 missiles. Ce qu'a précisément annoncé le Président Poutine mardi dernier. Cette cadence était en conséquence prévisible bien avant que la crise ukrainienne ne commence. L'entrée en service de ces 40 nouveaux ICBM et/ou SLBM n'a donc aucun rapport direct avec ce qui se passe dans le Donbass ou aux frontières de l'OTAN.
Il peut, ainsi, relever qu'on ne tire pas sur des dépôts d'armes conventionnelles prépositionnées à ses frontières avec des armes nucléaires stratégiques, ni même tactiques. Dans l'hypothèse d'un conflit armé, de telles cibles, localisées de longue date, seraient l'objectif de l'aviation, laquelle se limiterait sans doute à l'usage de bombes ou de missiles de croisière à charge conventionnelle.
Cela ferait le bonheur des industriels de défense américains et acterait la fracture définitive entre Européens de l'Est et de l'Ouest, entre Russie et Union Européenne.
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