Ceci consiste en premier lieu à assurer la sécurité de nos concitoyens, de nos infrastructures et de nos entreprises, sur notre territoire national comme dans tout « l'Arc des Crises » allant du Maroc à la frontière indo-pakistanaise. Cela implique de ne plus se tromper de menace, ni « d'amis. »
La menace est connue de tous. Elle était au cœur du récent défilé du 14 juillet. Opérations Barkhane en zone sahelo-saharienne, Chammal en Irak, Vigipirate et Sentinelle en France: partout où les armées françaises combattent, sur le territoire national ou à l'étranger, l'ennemi reste l'Islamisme radical sunnite. Nous savons qui le finance: des ressortissants des monarchies du golfe Persique, lorsqu'il ne s'agit pas des autorités de ces pays elles-mêmes.
Dans ce combat il nous faut des alliés. L'Iran, avec lequel un accord historique vient d'être conclu, peut et doit être l'un d'entre eux. D'abord parce que le pays a le même adversaire que nous, le fondamentalisme wahhabite. Ensuite parce que les sanctions levées, il va redevenir à moyen terme ce qu'il était jusqu'en 1979 et à la chute du Shah: la première puissance régionale au Moyen-Orient. Vieille et brillante civilisation, peuplée de près de 80 millions d'habitants, fréquemment bien formés, avides de s'ouvrir vers l'extérieur et, souvent, bien disposés envers la France malgré les contentieux qui nous opposent, l'Iran est par ailleurs un relai de croissance en mesure de se substituer à nos clients habituels. Elle doit être au centre de notre diplomatie régionale dans les mois et les années qui viennent.
Certes, s'appuyer sur ces régimes revient à favoriser un retour au statu quo ante dans le monde arabo-musulman et à faire le deuil des aspirations démocratiques des populations qui se sont soulevées.
Mais il ne faut pas se leurrer. Nulle part les Printemps Arabes n'ont débouché sur une alternative démocratique solide. Ceux qui se réjouissaient de l'heureux déroulement des dernières élections présidentielles tunisiennes ont vu leurs illusions se fracasser sur les attentats du Bardo et la boucherie de Sousse. La rive sud de la Méditerranée, dont une partie du littoral est contrôlée par l'Etat islamique, à 350 kilomètres des côtes européennes, nous est chaque jour un peu plus hostile. Nous sommes désormais confrontés à l'afflux quotidien de milliers de réfugiés sur nos côtes, à une crise sanitaire et sécuritaire susceptible de déstabiliser à son tour notre société. Il ne nous reste d'autre choix que d'intensifier la guerre que nous menons déjà afin de réparer les dégâts dont nous sommes, pour une bonne part, responsables.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur.