Droits de l’Homme à l’onusienne: Riyad élu au Conseil, Moscou rejeté

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La Russie éjectée du Conseil des droits de l’Homme(CDH). Au cœur de cette décision se trouveraient les accusations de «la situation humanitaire inacceptable à Alep». Par contre, l’Arabie saoudite - qui a causé la mort de centaines de civils en 18 mois au Yémen et qui, durant la même période, a exécuté plus de 250 personnes – se trouve élu au CDH.

Les droits de l'Homme sont perméables à la géopolitique parait-il. Toutefois, pour la première fois depuis 2006, la Russie ne verra pas la prolongation de son mandat au sein du Conseil des droits de l'Homme. Par contre, l'Assemblée générale de l'Onu a élu l'Arabie saoudite. Un pays exemplaire en matière de droits de l'Homme avec les bombardements au Yémen qui ôtent les vies des civils depuis un an et demi ou ses scores médiévaux de plus de 150 personnes exécutées par an ou encore son interprétation de la loi islamique qui permet aux filles d'être mariées dès l'âge de neuf ans.

​Le respect exemplaire de Riyad pour les droits de l'Homme lui vaut alors un siège au CDH, avec 152 voix sur 193. Les autres pays qui se trouvent élus sont la Chine, Cuba, l'Irak ou encore l'Égypte. Dans le même temps, Moscou obtient 112 voix et seretrouve écartée pour trois ans des fonctions du Conseil. Moscou a déjà réagi en apprenant la nouvelle. D'après Konstantin Kossatchev, président de la commission des Affaires étrangères de la Douma, cette « non élection n'est pas une tragédie puisque le Conseil fonctionne sur un principe de rotation de concurrence pour un siège ». Cette pause n'est pas dramatique en soi, certes, mais dans les circonstances du conflit syrien ce vote peut être vu différemment.

​Les catastrophes humanitaires sont souvent médiatisées d'un seul point de vue, qui ressemble au reflet des intérêts géopolitiques actuels. On ne s'intéresse pas à ce qui se passe dans la partie ouest d'Alep ou sur le reste du territoire syrien, où des civils meurent dans des bombardements de la coalition internationale et des « rebelles » soutenus par les Occidentaux. Le focus est seulement sur l'opération russe à l'est d'Alep, pas sur la guerre syrienne, pas sur la guerre yéménite, pas sur le chaos humanitaire en Libye.

Ou encore l'opération à Mossoul qui a été décrite par toutes les organisations luttant pour les droits de l'Homme, comme la « prochaine catastrophe humanitaire », elle est présentée dans les médias et par les membres de la coalition internationale comme un exemple d'opération militaire qui met au premier plan les droits de l'Homme et la protection des civils, omettant les milliers de terroristes qui les utilisent comme bouclier humain en réponse à chaque frappe et chaque offensive.

Avant même de s'approcher de Mossoul, avant de la reprendre des mains de Daech, avant cette opération qui a démarré il y a deux semaines à peine et qui pourrait durer des mois, la coalition ne parle déjà que « du prochain objectif » — Raqqa. Une petite précision : en Irak et au Kurdistan irakien les forces occidentales ont eu l'accord des gouvernements en place pour participer à l'opération de Mossoul, alors que pour celle de Raqqa, il est difficile d'imaginer que le gouvernement syrien ferait de même. Et si la coalition ne respecte pas la volonté syrienne, le droit international sera violé encore une fois.
Sans être susceptible, il semblerait que depuis le début du conflit syrien, l'Onu ferme les yeux sur le non-respect du droit international un peu par choix, en fonction du pays qui serait à l'origine de ces actes. De la même manière pour la violation des droits de l'Homme et les innocents qui meurent quotidiennement dans les opérations militaires, un pays va se retrouver sanctionné et dénoncé et un autre élu au Conseil des droits de l'Homme. Il reste à attendre la réaction au rapport détaillé que la Russie a présenté à l'Onu sur les crimes de guerres commis par la coalition internationale en Syrie.

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur.

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