Députés en Syrie: «La délégation n’a pas l’intention d’aller à Alep»

© REUTERS / Omar SanadikiLa ville syrienne d'Alep
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Plus de 10.000 civils fuient Alep-Est, tandis qu’une délégation de 3 députés français tente de s’y rendre. Sans surprise, ils se sont fait refouler à la frontière turque.

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« Qu'est-ce qu'ils vont venir faire en Syrie ? » s'interroge Boutros Merjaneh, député indépendant d'Alep au Parlement syrien, au sujet de la délégation française. L'écologiste Cécile Duflot, le socialiste Patrick Menucci, Hervé Mariton du Parti les Républicains et Jacques Boutault, le maire du 2eme arrondissement de Paris ont tenté de rejoindre la ville d'Alep afin d'attirer l'attention sur la situation humanitaire. « Vont-ils passer par un chemin légal et prendre leur visa? Ils ne peuvent pas passer à l'Alep. Ce qu'il reste des quartiers Est est encerclé » s'étonne l'élu syrien, « ce sont des déclarations médiatiques, ils n'ont pas l'intention d'y aller».

​Les députés sont accompagnés par Brita Hagi Hassan, « maire » d'Alep-Est, qui achèvent une visite d'une dizaine de jours en France. Partis dimanche de Paris, ils étaient toujours bloqués lundi soir à Kilis, en Turquie. En pleine offensive, l'armée syrienne a libéré en fin de journée environ 96% du territoire de la ville d'Alep:

« Je pense que c'est tout à fait à leur honneur et à la liberté des parlementaires, quel que soit leur nationalité, d'être libres de leur mouvement et d'aller voir sur place ce qui se déroule », estime Nicolas Dhuicq, député Les Républicains, qui se rend régulièrement en Syrie. Mais « Je pense que ces parlementaires sont en train d'être manipulés par le soi-disant maire d'Alep Est, pour avoir une vision qui est dans la doxa officielle occidentale ».

​L'objectif n'est pas qu'humanitaire. Hervé Mariton, qui a rencontré « le gouvernement syrien de transition » à Gaziantep, explique dans un communiqué : « Je souhaite mieux comprendre la situation politique sur place, même si je suis conscient des risques de manipulation et de désinformation». Pour Nicolas Dhuiq, les députés organisent eux même la désinformation qu'ils prétendent combattre:

« L'opposition [modérée] est gangrénée, ou manœuvrée par les islamistes, qui n'ont qu'un seul et même but. […] Nous le voyons bien, il y a un double traitement de l'information pour les morts : selon que vous êtes morts à Alep Ouest sous les munitions islamistes, on ne parle pas de vous. Si vous êtes morts à Alep Est, sous les munitions de la coalition, surtout les munitions syriennes et russes, automatiquement vous êtes transformés en victime et en martyre ».

​Les députés français devraient être de retour en France mardi. En revhanche, Boutros Merjaneh se dit prêt à les accueillir une prochaine fois, et « même les accompagner pour entendre de vive-voix les habitants des quartiers Est d'Alep, qui ont été retenus en otage, utilisés comme bouclier humain, et qui viennent d'être libérés ».

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur.

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