Semaine fatidique pour l'Union européenne

© Sputnik . Alexey Vitvitsky / Accéder à la base multimédiaUnion européenne
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Nous y voilà. La semaine qui vient de s'écouler a vu le visage réel de l'Union européenne est en train se dévoiler. Et, ce visage est assez hideux à regarder. Telle Méduse, c'est un visage qui peut pétrifier d'horreur qui le regarde.

Quatre faits soulignent cette «révélation», une révélation qui n'en sera une que pour ceux qui continuaient d'entretenir de vains espoirs quant à un possible changement de l'UE.

Etat des lieux

European Commission President Jean Claude Juncker (L) and European Council President Donald Tusk talk together after a news conference after the Valletta Summit on Migration, followed by an informal meeting of European Union heads of state and government in Valletta, Malta, November 12, 2015 - Sputnik Afrique
Juncker trolle Tusk et estime que «son» enfer, c’est la Commission européenne
Le premier est la déclaration de Donald Tusk, au sujet des «brexiters», qu'il voue naturellement aux gémonies, et qu'il assigne directement en enfer. C'est sans doute un exemple de ce que l'on appelait, dans l'URSS des années 1970, l'amitié des peuples…Le second est un tweet, d'une rare sottise, émis par Valérie Pecresse, responsable du parti  Les Républicains et élue à la tête de la région Ile de France. Ce tweet appelle l'UE à «punir» la Grande-Bretagne pour vouloir sortir de l'UE, ce qui est non seulement scandaleux (l'UE est une «union» de pays libres) mais surtout d'une incommensurable stupidité, quand on sait que la Grande-Bretagne est l'un des rares pays avec lesquels la balance commerciale française soit en excédent.

L'Allemagne, elle, ne s'y est pas trompée, qui demande à ce que l'on ré-ouvre les négociations. Le troisième est le rappel de l'ambassadeur de France auprès du gouvernement Italien que l'on a appris en début d'après-midi le jeudi 7 février. Ce rappel est une réponse non aux attaques dont la France ferait l'objet, attaques qui sont une pure imagination de la part de notre gouvernement, mais an réalité à la rencontre entre M. Luigi di Maio, le vice-Premier ministre italien et une délégation des Gilets jaunes. Le quatrième, plus discret, est la rupture de la position commune entre la France et l'Allemagne sur la question du gazoduc Nord Stream 2.

Cette rupture survient quelques jours à peine après la signature du traité entre la France et l'Allemagne d'Aix la Chapelle. On imagine l'ambiance entre les deux pays… Le gouvernement français, et l'on en éprouve une immense honte, a choisi de céder aux pressions Etats-Uniennes et accepte de compromettre l'une des bases de sa politique étrangère. Voilà qui rend encore plus risibles qu'elles ne l'étaient auparavant, les prétentions d'Emmanuel Macron à incarner un renouveau de l'UE.

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Son «rêve carolingien», qu'il avait formulé dans la campagne présidentielle, s'effondre devant les réalités des intérêts de chaque Etat. On pourrait aussi y ajouter l'opposition exprimée par le gouvernement italien au projet de résolution de l'UE sur le Venezuela.
Au-delà, ces tensions viennent s'ajouter à celles qui existent déjà, et qui oppose les pays d'Europe centrale aux pays d'Europe occidentale.

L'Union européenne, contre la paix?

Serions nous à la fin du XIXème siècle, ou au début du XXème, on parlerait de risque de guerre en Europe. Chacun de ces faits contient le même potentiel pour un conflit que la fameuse «dépêche d'Ems». Ce qui est frappant est que chacun de ces faits est lié, d'une manière ou d'une autre, à l'Union européenne. L'Union européenne apparaît tant comme la cause que comme le cœur de ces discordes européennes.

Le degré d'animosité entre des pays européens, qui devraient normalement réfléchir à des coopérations réciproques, est sans équivalent depuis 1939. Il est ainsi sans précédent qu'un pays fondateur du Traité de Rome de 1957 rappelle son ambassadeur d'un autre pays fondateur du dit traité. Comment ne pas voir que cette animosité résulte directement du fonctionnement de l'Union européenne? Au-delà, comment ne pas voir que ce même degré d'animosité découle de l'idéologie européiste, autrement dit d'une idéologie non pas en faveur de coopérations entre les pays d'Europe, mais d'une idéologie qui mythifie et sanctifie les fonctionnement de l'UE, et qui les oppose aux fonctionnements de chaque pays européens.

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Bien entendu, cette animosité, ces tensions, ne conduiront pas à la guerre. Non pas parce qu'il y a l'UE, mais fondamentalement parce que la présence d'armes nucléaires (en France, en Grande-Bretagne) et plus généralement la présence d'infrastructures et de sites dits «Seveso» rend impossible tout recours à la guerre entre les pays de l'Europe. Mais ce n'est nullement du fait de l'existence de l'Union européenne. Cette dernière, on le constate, est aujourd'hui non pas un « facteur de paix » comme voudrait nous le présenter cette idéologie européiste, mais une cause d'exacerbation des différents entre les pays membres. Sans le développement de ces infrastructures à haut risque, sans la présence d'armes nucléaires, le risque serait réel que les tensions actuelles aboutissent à l'irréparable.

Un constat de décomposition

C'est donc un constat dramatique auquel nous sommes confrontés. Le projet de construction européenne, projet qui s'est matérialisé par les institutions de l'Union européenne, aboutit au contraire de ce pourquoi il avait été théoriquement pensé. De fait, l'Union européenne a créé les conditions pour cette montée de l'animosité entre es gouvernements, si ce n'est entre les peuples. Nous en avions eu déjà une idée en 2015 dans le déchaînement d'insultes en provenance de la presse allemande, mais aussi française (hélas) contre le peuple grec.

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On nous dit que l'Europe c'est la Paix. Mais nous sommes bien forcés de constater que l'UE se traduit par une exacerbation des tensions et des conflits au sein de ses membres. Nous voyons aussi aujourd'hui que l'Union européenne s'avère contradictoire, de par ses règles de concurrence et ses règles financières, aux grands projets des années 1970 et 1980, comme AIRBUS ou ARIANE. Cela n'empêche d'ailleurs pas les «euroïnomanes», comme les appellent mes collègues italiens, de prétendre que ces programmes sont le fruit de l'Acte unique et de l'Union européenne, ce qui est évidemment faux.

La question de la souveraineté du peuple, souveraineté qui s'incarne dans celle de la Nation, apparaît bien aujourd'hui comme une question centrale. Par son refus de la souveraineté des peuples, l'Union européenne s'est rendu odieuse. Elle s'avère désormais dangereuse, provoquent une exacerbation des conflits entre les pays membres. Voilà qui constitue un contexte particulier pour les élections européennes qui se tiendront an mai prochain.

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur.

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