Les commerçants français réclament des «zones commerciales protégées»

© SputnikVoiture en feu à Paris, manifestation contre la loi Sécurité Globale, 28 novembre 2020
Voiture en feu à Paris, manifestation contre la loi Sécurité Globale, 28 novembre 2020 - Sputnik Afrique
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Après la manifestation contre la loi Sécurité globale du 28 novembre, les commerçants de France, déjà fragilisés par le mouvement des Gilets jaunes et la crise sanitaire et mécontents de la gestion de la sécurité, ont réclamé de mettre en place des «zones commerciales protégées».

Des zones sans rassemblements devraient faire leur apparition en France, au moins pour cette période des fêtes, permettant d’«assurer le bon fonctionnement des commerces», ont déclaré cinq fédérations de magasins et centres commerciaux dans un communiqué consacré à l’impact des manifestations sur le commerce:

«Nous souhaitons que les parcours de manifestations soient définis au regard du bon fonctionnement des commerces en les excluant des itinéraires. Pour ce faire, nous demandons que des Zones Commerciales Protégées ad hoc puissent être instaurées garantissant la préservation de nos activités, la sérénité de nos clients et salariés et visant à susciter moins d’attrait pour les casseurs.»

Le document a été signé par les présidents des Commerçants et artisans des métropoles de France (CAMF), de la Fédération française des associations de commerçants (FFAC), du Conseil national des centres commerciaux (CNCC), de la Fédération nationale des centres-villes Vitrines de France (FNCV) et de la Confédération des commerçants de France (CDF).

​Les organisations de commerçants demandent au ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et aux préfets de «sanctuariser ponctuellement les rues commerçantes et les centres commerciaux en cette période de Noël» pour empêcher que leurs clients s’en détournent pour les plateformes de la vente en ligne.

Manifester en dehors des jours d’affluence

Les commerçants proposent en outre que les manifestations se déroulent en dehors des jours d’affluence comme le mercredi et le samedi pour permettre aux magasins d’accueillir leurs clients désireux de faire leurs achats de Noël.

Cette mesure a déjà été prise dans l’hypercentre de Toulouse, ainsi qu’à Nevers, selon BFM TV.

Toutefois, cette idée n’a pas trouvé d’appui au sein de la préfecture de Nouvelle-Aquitaine, qui rappelle que les citoyens ont le droit de manifester même en période de pandémie, a déclaré le 30 novembre la préfète Fabienne Buccio lors d’une conférence de presse.

Commerçants mécontents de la gestion de la sécurité

Lors d’une réunion organisée le 1er décembre à la chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Bordeaux en présence de Mme Buccio, du maire de Bordeaux, Pierre Hurmic, ainsi que des représentants de plusieurs associations, les commerçants ont parlé de leurs problèmes et exprimé leur mécontentement de la gestion de la sécurité par les autorités, selon Le Monde.

«On leur a dit que si l’État n’arrivait pas à nous protéger, il faudrait le faire nous-mêmes», note Christine Lacroix, propriétaire d’une boutique de souvenirs de Bordeaux, citée par le quotidien.

Mme Lacroix a regretté que les pouvoirs publics locaux aient «minimisé» la situation de samedi 28 novembre, jour de la manifestation contre la loi Sécurité globale, «car il n’y a pas eu de blessés et que la casse aurait duré 15 minutes».

Cette manifestation a néanmoins été marquée par des dégradations sur des vitrines. À Bordeaux, les casseurs ont notamment brisé les devantures des Galeries Lafayette, d’un McDonald’s et du magasin H&M, remplacées par des plaques en bois temporaires.

À Paris, la façade de la succursale de la Banque de France, située place de la Bastille, ainsi qu’une brasserie adjacente et un kiosque à journaux à proximité ont été incendiés.

«On veut simplement revenir à une situation normale avec des centres-villes apaisés qui ne soient pas le cadre tous les samedis d’émeutes urbaines. Le droit de manifester ne doit pas être supérieur au droit de travailler, de se promener en ville, d’avoir du lien social», a déclaré le président de la Fédération des associations de commerçants de Toulouse, Philippe Léon, cité par La Dépêche.
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