Macron annonce la création d'une plateforme de signalement des discriminations

© REUTERS / Ludovic Marin/PoolEmmanuel Macron
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Emmanuel Macron a annoncé qu'une plateforme nationale de signalement afin de lutter contre les discriminations comme le contrôle au faciès serait mise en place en France dès 2021.

Une plateforme gérée par l'État où les Français pourront signaler des discriminations, comme le contrôle au faciès ou un frein à l'accès à l'emploi, sera mise en place en France en 2021, a annoncé ce vendredi 4 décembre le Président Macron, interrogé par le média en ligne Brut.

«Sur les contrôles, on va mettre en place une plateforme nationale avec un numéro d'appel, la possibilité de signaler, et ce sera géré par l'État, le défenseur des droits et des associations compétentes en la matière, en particulier la Licra [la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme, ndlr]», a indiqué M.Macron.

Dessus, les Français pourront signaler, être écoutés et porter plainte si un suivi s’avère nécessaire, «parce que cela ne doit pas rester lettre morte», a-t-il précisé.

Selon le Président, les autorités mèneront un grand sondage à partir de janvier prochain où les citoyens pourront témoigner des discriminations dont ils font l'objet dans leur vie quotidienne, notamment en ce qui concerne l'accès au logement et à l'emploi.

Il est toujours possible de filmer les forces de l’ordre

Le Président a assuré que les citoyens et les journalistes pourraient toujours filmer les forces de l'ordre et que la diffusion de ces images pourrait toujours se faire sur les réseaux sociaux.

«Je pense que la réponse sera oui de toute façon. Soyons clairs, nous sommes dans un monde ouvert, demain on vous l'interdirait en France, vous le transférez, vous le faites émettre depuis la Belgique ou l'Italie, ce n'est pas interdit», a noté M.Macron.

Il a ajouté que l’emploi des caméras-piétons «pour les policiers en intervention comme pour les brigades» serait généralisé en juin 2021 pour «mettre de la transparence» dans les relations entre citoyens et forces de l'ordre.

«On a dû repasser tous les marchés car les policiers ne les utilisaient pas. Nous n'avions pas un produit de qualité, il n'y avait une autonomie que de trois heures. On a repassé un appel d'offres et à partir de juin, on les aura», a expliqué le Président.

De l'avis de M.Macron, c'est la meilleure protection, puisque «quand un policier est en permanence en train de filmer ses actions, il ne se comporte pas pareil».

Prison et amende pour diffusion d'images identifiant les policiers

Le 20 novembre, l'Assemblée nationale a adopté par 146 voix pour et 24 contre, l'article 24 du projet de loi Sécurité globale, qui prévoit un an de prison et 45.000 euros d'amende en cas de diffusion de «l'image du visage ou tout autre élément d'identification» d'un membre des forces de l’ordre afin «qu'il soit porté atteinte à son intégrité physique ou psychique».

En dépit d'un amendement gouvernemental adopté plus tard par les députés et introduisant en préalable à la formulation de l'article 24 l'expression «Sans préjudice du droit d’informer», les médias redoutent une entrave à la liberté et au droit d'informer.

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