Marche des libertés contre la loi Sécurité globale à Paris: charges musclées de la police et canons à eau - vidéos

© SputnikUne manifestation contre la loi Sécurité Globale à Paris, 12 décembre 2020
Une manifestation contre la loi Sécurité Globale à Paris, 12 décembre 2020 - Sputnik Afrique
S'abonner
Les Français sont de nouveau descendus dans la rue pour exprimer leur désaccord avec les lois Sécurité globale et Séparatisme, malgré l’appel du collectif #StopLoiSécuritéGlobale à continuer le combat dans les régions plutôt qu'à Paris.

Une nouvelle Marche des libertés pour «un retrait total» des lois Sécurité globale et Séparatisme se déroule ce samedi 12 décembre dans la capitale française.

Outre le retrait total de ces deux lois, les manifestants réclament la démission du préfet de police de Paris, Didier Lallement, ainsi que celle du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, selon la page Facebook consacrée à ce rassemblement.

Le rendez-vous a été fixé à partir de 14h30 place du Châtelet, à côté de la Tour Saint-Jacques et de l'Hôtel de ville, pour marcher jusqu’à la place de la République.

​La manifestation n’a pas été interdite, alors qu'un rassemblement des Gilets jaunes annoncé le même jour place du Palais royal, avait été interdit par la Préfecture.

​​Pourtant, la coordination contre la proposition de loi Sécurité globale avait annoncé le 9 décembre, dans un communiqué, qu’elle n’organiserait pas de rassemblement à Paris tout en appelant à une nouvelle mobilisation dans les régions. 

​Selon ce collectif, qui regroupe syndicats et organisations opposées aux lois Sécurité globale et Séparatisme, les conditions de sécurité des manifestants ne sont pas assurées à Paris «du fait de la stratégie de la terre brûlée mise en place par la Préfecture de police» pendant la manifestation parisienne du 5 décembre.

L'avant-garde du cortège parisien est arrivée place de la République vers 17h00.

​La place a été évacuée par les forces de l'ordre après 18h30.

Premières tensions et interpellations

Peu après 14h00, avant le début de la Marche des libertés qui a réuni au moins un millier de personnes, le ministère de l'Intérieur a déjà fait état de 24 interpellations «et saisies d'outils qui n'ont pas leur place dans une manifestation». 

Quelques minutes après le début de la marche, de premières tensions ont été observées boulevard de Sébastopol. 

​La police a chargé pour retrouver quelques individus qui essayaient de former un black bloc.

​Les CRS et la police ont encadré la marche en longeant les vitrines.

À 15h20, la préfecture a fait état de 50 interpellations. ​

Ce chiffre a atteint 81 vers 15h50, selon le ministre Darmanin.

Vers 18h30, 42 gardes à vue sont en cours à Paris, relate BFM TV.

​​​Gérald Darmanin a plus tard fait état de 142 interpellations à Paris, précisant sur Twitter que «plusieurs centaines de casseurs étaient venus pour commettre des violences».

Plusieurs personnes blessées​

La situation est restée tendue entre manifestants et forces de l'ordre jusqu'à la fin du rassemblement. ​

​Un scooter a été incendié en plein milieu de la chaussée boulevard Sébastopol, les pompiers ont dû intervenir.

​Une dame âgée d'au moins 70 ans a été renversée par une charge de police. Selon les médecins qui lui ont prodigué les premiers soins, elle aurait un bras cassé.

Un important dispositif de police encadre la fin de la manifestation parisienne.

​La préfecture a expliqué l'intervention des forces de l'ordre au milieu du cortège par le besoin d'interpeller des individus qui allaient former un groupe de black blocs violents.

​Lors d'une charge place de la République, la police a utilisé un canon à eau.

Journée de mobilisation dans toute la France

Des manifestations sont également prévues ce samedi 12 décembre dans une cinquantaine de villes françaises, dont Bordeaux, Caen, Dijon, Lille, Lyon, Montpellier, Nancy, Rennes, Strasbourg et Tours. ​La semaine dernière en France, plus de 50.000 personnes s’étaient mobilisés, selon l’Intérieur. Au total, 95 personnes ont été interpellées et 67 membres des forces de l'ordre blessés. 

Selon Le Progrès Rhone, à Lyon, où la manifestation a réuni plusieurs milliers de personnes, la police a fait usage de gaz lacrymogènes après avoir été la cible de projectiles.

​​Certains manifestants lyonnais ont tenté de sortir du parcours déclaré et de rejoindre la presqu'île, avant de renoncer, note le journal.

Selon le ministère de l'Intérieur, les manifestations ont rassemblé ce samedi 12 décembre 26.417 personnes en France, dont environ 5.000 à Paris, pour 85 actions au total. Les forces de l'ordres ont interpellé 164 personnes en France, dont 142 à Paris.

Manifestation anti-loi Sécurité globale du 5 décembre

La manifestation contre la loi Sécurité globale du 5 décembre a réuni environ 5.000 personnes à Paris, selon le ministère de l’Intérieur.

Le rassemblement a été entaché par la présence de nombreux casseurs, ce qui a mené à des scènes de violences et des dizaines d’interpellations. Selon l’agence France Presse, un manifestant a eu les doigts de la main droite arrachés après avoir saisi une grenade. Le reporter Amar Taoualit, qui couvrait la mobilisation, a été touché au tibia par ce qui s’apparenterait à une grenade lacrymogène et assourdissante de type GM2L.

Emmanuel Macron a convoqué le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, afin de lui ordonner d’arrêter les casseurs, de «régler le problème par tous les moyens», selon le Canard Enchaîné.

Lois Sécurité globale et Séparatisme

La proposition de loi Sécurité globale, dénoncée comme un «texte liberticide» par ses détracteurs, a été adoptée le 24 novembre en première lecture à l'Assemblée nationale.

La majorité présidentielle a toutefois annoncé que l'article 24 de la loi contestée, qui interdit la diffusion d'images des membres des forces de l'ordre dans l'intention de nuire à leur intégrité «physique ou psychique», serait entièrement réécrit.

Le projet de loi contre les séparatismes, rebaptisé «projet de loi confortant les principes républicains» vise à lutter contre le séparatisme et les atteintes à la citoyenneté. Selon le site Vie publique de la Direction de l’information légale et administrative (DILA), cette loi «entend apporter des réponses au repli communautaire et au développement de l'islamisme radical, en renforçant le respect des principes républicains et en modifiant les lois sur les cultes».

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала