Réunions sans Blancs à l’UNEF: Retailleau veut que sa présidente soit jugée pour «provocation à la haine raciale»

© AFP 2023 JACQUES DEMARTHONLa presidente de l'Unef Melanie Luce
La presidente de l'Unef Melanie Luce - Sputnik Afrique, 1920, 18.03.2021
S'abonner
L’annonce par la présidente de l’UNEF de réunions interdites aux Blancs a eu l’effet d’une bombe dans le paysage politique et intellectuel, à tel point que des politiques de tout bord condamnent ce choix.

Sur Europe 1 ce mercredi, Mélanie Luce, la présidente du syndicat étudiant UNEF, a reconnu que des réunions où les personnes blanches n’étaient pas admises avaient déjà été organisées, déclenchant une vague de réactions.

Une France plus américanisée

«On est en train d'américaniser la France, de racialiser les rapports sociaux», a affirmé jeudi sur France Inter le patron des sénateurs Les Républicains (LR) Bruno Retailleau. Il a notamment demandé au garde des Sceaux de «rechercher sa responsabilité pour provocation à la haine raciale».

Le député LR des Alpes-Maritimes Éric Ciotti a demandé au ministre de l'Intérieur «d'étudier sans attendre la dissolution de l’UNEF», mouvement «clairement antirépublicain devenu l'avant-garde de l'islamogauchisme».

«Cet aveu d’une forme de racisme intolérable dans la République s’ajoute aux nombreuses dérives antirépublicaines de l’UNEF depuis plusieurs années», a-t-il estimé ce 18 mars auprès de Nice-Matin.

Castaner réclame aussi une action judiciaire

L’ancien ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a lui aussi fustigé ce jeudi cette pratique.

«L’UNEF a fait le choix, pour survivre, d'un clientélisme indigéniste exacerbé totalement scandaleux», a affirmé sur Franceinfo le patron des députés La République en marche (LREM) qui voit là «une forme de séparatisme». Il a appelé à «condamner cela», et «si les faits relèvent du pénal, cela doit faire l'objet de poursuites pénales».

Du côté du Rassemblement national (RN), son numéro deux Jordan Bardella a également appelé à la dissolution de l’organisation. Le porte-parole du parti Sébastien Chenu s’est joint à lui pour demander la même procédure, face à ce qu’il qualifie de «scandale».

«Comment l’Université peut-elle tolérer en son sein de telles discriminations et ce racisme anti-blanc?», s’interroge pour sa part Marion Maréchal.

La France insoumise moins critique

Au sein de la gauche radicale, le numéro deux de La France insoumise, Adrien Quatennens, a déclaré sur BFM TV n’être pas d’accord «de manière générale» pour que les réunions syndicales soient «réservées à tel ou tel».

«Quand vous avez des personnes de couleur qui subissent des discriminations, parfois ces personnes ont envie de se retrouver entre elles pour pouvoir en discuter et il ne s’agit pas de faire du tri entre les personnes», a-t-il déclaré, considérant cette polémique comme «une diversion», et appelant à «faire attention aussi au climat qui est instillé».
Polémique à Sciences Po Grenoble

C’est la deuxième fois en ce mois de mars que l’UNEF se retrouve au cœur d’une polémique. Après la publication sur les réseaux sociaux de collages dénonçant des «propos islamophobes» qu’auraient tenus deux professeurs de l’IEP de Grenoble, la branche locale de l'UNEF a tenu à «clarifier la situation».

Le tweet en question a rapidement été supprimé, remplacé par un autre post. Il s’agit «d’un collage auquel nous n’avons pas participé», indique l’UNEF, assurant vouloir continuer à «affirmer (son) refus de toute discrimination dans les établissements supérieurs».

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала