Une référente d’association veut un «pardon» d’Emmanuel Macron pour sa gestion de la crise

© AFP 2023 LUDOVIC MARINEmmanuel Macron
Emmanuel Macron - Sputnik Afrique, 1920, 14.04.2021
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Alors que la pandémie continue ses ravages en France où le nombre de morts approche la barre des 100.000, la référente d'une association de victimes du Covid-19 a réclamé plus d’aides pour les familles des victimes en exhortant le Président de la République à s’excuser pour sa gestion de la crise.

Invitée mardi 13 avril des Grandes Gueules sur RMC, Sabrina Sellaimi, juriste et référente Île-de-France de l'association Victimes du Covid-19, a dénoncé l’abandon des familles des victimes par le gouvernement face à la pandémie du Covid-19 et appelé Emmanuel Macron à présenter ses excuses pour sa gestion de la crise.

Ce geste ferait office de réconfort alors que la situation épidémique en France reste préoccupante. Quelque 6.000 malades du Covid-19 étaient le 13 avril dans les services de réanimation et près de 32.000 personnes hospitalisées, selon les chiffres des autorités sanitaires.

Le nombre d'admissions en réanimation sur 24 heures a atteint mardi 13 avril les 555, soit plus qu’au pic de la deuxième vague lorsque 540 admissions avaient été comptées. Lundi 12 avril, ce chiffre était encore de 492, selon Santé publique France.

En outre, le pays s'apprête à franchir le seuil des 100.000 morts malgré les mesures prises et une campagne de vaccination qui s'accélère.

«C'est un nombre qui est dramatiquement élevé. La Covid-19 continue de faire des ravages et à prendre des vies. Elle ne laisse aucune chance, elle détruit les poumons, les reins, le pancréas. Ça fait un an qu'on attend que l'exécutif parle. Ça fait un an qu'on attend des choses pour les familles des victimes. On a des gens en dépression, en désarroi financier. Il faut d'urgence des fonds d'aides aux victimes», expose Sabrina Sellaimi.

«Il faut qu'il nous regarde en face»

Elle estime que «l'exécutif nous a abandonnés», saluant néanmoins l’initiative du législateur de faire du 17 mars une journée de commémoration. «C'est un geste. Ça nous permettrait de remettre de la dignité», explique la référente de cette association de victimes du Covid-19.

​«Qu'il nous dise qu'il reconnaît notre souffrance. […] [S'il s'excuse], ça le grandirait même. Pourquoi 100.000 familles décomposées? Ça mérite quand même un petit pardon. Des orphelins, des soignants, des médecins... Il y a des choses qui vont mieux. La vaccination a l'air de reprendre un petit peu mieux. Mais il faut qu'il nous regarde en face», a déclaré Sabrina Sellaimi qui a également perdu son frère et son père à cause du Covid-19.

De même, elle a critiqué la prise en charge des patients Covid-19 au début de l'épidémie qui «a été bâclée».

«L’OMS a averti que le virus était en train d’arriver en France, il y a eu une négligence de l’information. La Haute autorité de santé, elle doit diffuser l’info aux ARS», a-t-elle indiqué, citant en guise de preuve le carnet de bord «Nous n’étions pas prêts» de l'infectiologue Gilles Pialoux qui relate son vécu de praticien hospitalier durant la première vague de l'épidémie.

«On n'est pas au sommet de l'épidémie»

Ce même infectiologue a été invité le 13 avril sur BFM TV-RMC, où il a déploré également «une acceptation tacite» par l'exécutif de ce nombre de morts qui approche le seuil des 100.000.

Le Pr Pialoux y impute les mesures de «freinage lent» prises par le gouvernement. Il estime aussi qu’«on n'est pas au sommet de l'épidémie». «Ce n'est pas un pic. Un pic on sait ce qu'il y a derrière, là on ne sait pas ce qu'il y a derrière».

Le gouvernement critiqué par des médecins

Les mesures du gouvernement prises au début de la pandémie s’étaient retrouvées sous le feu de critiques, certains les jugeant tardives. La première plainte avait été déposée le 19 mars par trois représentants d’un collectif de soignants accusant Édouard Philippe et Agnès Buzyn, alors ministre de la Santé, de s’être «abstenus» de prendre à temps des mesures pour freiner l’épidémie de Covid-19.

Outre de nombreuses plaintes qui s’en étaient suivies, Marine Le Pen avait pointé le 17 mars 2020 sur Europe 1 le retard du gouvernement dans la gestion de la crise, dénonçant également «la communication du gouvernement [qui] consistait à dire qu'il s'agissait d'une grippe».

«On a refusé la fermeture de nos frontières, on n'a pas pris les mesures pour anticiper la réquisition des entreprises qui fabriquent les masques (et) aucune décision sérieuse n'a été prise pendant des semaines et des semaines», avait-elle déploré.

En outre, la commission d’enquête du Sénat qui a présenté son rapport le 10 décembre a également révélé l’impréparation du gouvernement face à la crise sanitaire. Elle a déploré notamment la pénurie de masques, le confinement tardif et une gestion trop centralisée.

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