Mise en examen de Dupond-Moretti: la droite défend le ministre, la gauche réclame sa démission

© AP Photo / Thomas SamsonÉric Dupond-Moretti
Éric Dupond-Moretti - Sputnik Afrique, 1920, 17.07.2021
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L’annonce de la mise en examen du garde des Sceaux pour prise illégale d’intérêt a divisé la classe politique. La droite, bien que nuancée, le défend en invoquant la présomption d’innocence, tandis que la gauche insiste pour sa démission.

Vendredi 16 juillet, Éric Dupond-Moretti a été mis en examen à l’issue d’un interrogatoire de près de six heures par la commission d’instruction de la Cour de justice de la République. Dans la foulée, des élus et personnalités politiques de tous bords ont réagi. Côté majorité, c’est surtout le soutien. Côté gauche, les appels à la démission sont prépondérants.

Soutien inconditionnel de Castex

Jean Castex lui a immédiatement renouvelé toute sa confiance et lui a demandé dans un communiqué de «poursuivre l’action de réforme et de confortement des moyens accordés au service public de la Justice».

L’eurodéputé La République en marche (LREM) Stéphane Séjourné lui a apporté son soutien via Twitter.

«Ce n’est pas à des représentants de syndicats de la magistrature de décider qui est membre ou non d’un gouvernement», a-t-il écrit.

Le président du Sénat prône la présomption d’innocence

Des réactions plus nuancées sont cependant apparues, comme celle du président du Sénat Gérard Larcher qui a déclaré que «la mise en examen ne lève pas la présomption d’innocence» et dit «ne pas souhaiter» le départ du ministre.

«Personnellement, ce n’est pas pour moi une mise en examen qui conduit à ne plus participer au gouvernement, c’est une décision qui appartient au Président de la République et à lui seul», a-t-il avancé sur RTL jeudi 15 juillet.

La réaction du député Les Républicains Éric Ciotti est elle aussi plutôt modérée.

«Quelles que soient nos différences et elles sont importantes, je veux dire ma considération à Éric Dupond-Moretti. Sa mise en examen traduit une profonde dérive dans l’équilibre de nos institutions et pose un réel problème démocratique», a-t-il tweeté.

La gauche pour sa démission

Côté gauche, le «la» a été donné par le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure. Avant même l’annonce de la mise en examen du ministre de la Justice, il a rappelé sur Franceinfo qu’Emmanuel Macron avait, «quand il était candidat à l’élection présidentielle», avancé que quand un ministre est mis en examen, il doit démissionner.

«Si on veut que les Françaises et les Français s’intéressent à nouveau à la vie politique, si on veut que la défiance ne l’emporte pas, il faut tenir ses engagements», a affirmé le chef de file des socialistes.

Même son de cloche du groupe des socialistes au Sénat.

Mais aussi de la part du secrétaire national d’Europe-Écologie-Les Verts Julien Bayou.

«Elle est belle la révolution démocratique #Macron: première fois qu’un ministre de la Justice doit faire face à une mise en examen. Il ne peut tout simplement pas rester au gouvernement».

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