La corruption, "business" le plus rentable actuellement en Russie, s'apparente à un cancer généralisé dont le traitement dépend des signaux provenant du sommet de l'Etat, a estimé mercredi Kirill Kabanov, président du Comité national de lutte anticorruption.
"La corruption est le business le plus rentable. Il commence à partir de la définition du budget, notamment lors de la prise de décisions (…). La corruption ressemble beaucoup à un cancer en quatre stades (…). La puissance de l'organisme et sa volonté de résister comptent beaucoup, ainsi que les signaux donnés par le cerveau", a déclaré lors d'une conférence de presse à RIA Novosti M.Kabanov qui est en outre membre du Conseil pour les droits de l'homme auprès du Kremlin.
Le responsable approuve la décision du chef de l'Etat d'impliquer la société dans la lutte contre la corruption.
"Nous constatons une inflexion stratégique dans l'attitude de la direction du pays, le président essayant d'engager le mécanisme de la société, ce qui est très important (…). C'est la bonne stratégie", a résumé M.Kabanov.
La campagne anticorruption s'intensifie récemment en Russie. Le président Vladimir Poutine a signé des décrets instituant une procédure de dépôt de déclarations des revenus et des dépenses pour les fonctionnaires publics de tout niveau. Ces derniers auront en outre l'interdiction de détenir des actions étrangères, comptes bancaires et autres avoirs hors des frontières russes.
Le chef de l'administration présidentielle Sergueï Ivanov a déclaré que les personnes qui dénonceront des délits de corruption bénéficieront d'une protection de l'Etat.
