Missiles russes en Syrie : les USA défendent la Russie

© RIA Novosti . Vladimir Fedorenko  / Accéder à la base multimédiaKommersant
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Aux Etats-Unis, le département d'Etat a démenti les communiqués des services de renseignement faisant état de nouvelles livraisons d’armes russes en Syrie. Cet organisme estime qu'il s'agit de contrats déjà remplis et mise sur la conférence internationale sur la Syrie, écrit lundi le quotidien Kommersant.

Aux Etats-Unis, le département d'Etat a démenti les communiqués des services de renseignement faisant état de nouvelles livraisons d’armes russes en Syrie. Cet organisme estime qu'il s'agit de contrats déjà remplis et mise sur la conférence internationale sur la Syrie, écrit lundi le quotidien Kommersant.

Une source de l'administration américaine, se référant aux informations des services de renseignement, a informé le New York Times de nouvelles livraisons d'armes russes en Syrie. D'après cette source, il s'agirait de missiles antinavires de croisière modernisés Iakhont. Le contrat pour la livraison des systèmes de défense côtière a été signé en 2007 et les premières batteries ont été fournies en Syrie en 2011. Selon les services de renseignement, ce contrat prévoir la livraison de 72 missiles, 36 dispositifs de lancement et d’équipements pour l'entretien des systèmes. Les missiles ont une portée maximale de 300 kilomètres et la mobilité des moyens de transport sur lesquels ils sont installés les rend difficile à repérer.

D'après les sources du New York Times, la Russie aurait récemment transmis à Damas une version modernisée du missile Iakhont équipé d'un radar plus sophistiqué, ce qui permettrait aux autorités syriennes d'empêcher toute tentative de blocus maritime du pays. "Ces missiles sont de véritables tueurs de navires, déclare Nick Brown, rédacteur en chef de Jane's International Defence Review. Les batteries côtières mettent une croix sur les plans de la communauté internationale pour fournir de l'aide à l'opposition par voie maritime et pourraient contraindre les pays occidentaux à éloigner leurs navires de combat des côtes syriennes." Robert Menendez, chef de la commission des affaires étrangères du sénat américain, a accusé les autorités russes de "protéger le régime ruiné", et le sénateur Bob Corker a appelé à "assurer au plus vite un soutien aux forces modérées de l'opposition qui arriveront au pouvoir en Syrie après al-Assad".

Moscou rappelle qu’il ne remplit que d’anciens contrats mais les experts de Washington sont convaincus que ce transfert d'armes de dernier cri vise à limiter l'influence des Etats-Unis et de leurs alliés dans la région. "Aucun contrat ne prévoyait la livraison de missiles modernisés : il s'agit donc d’une démonstration de force, a déclaré David Schenker, membre de l'Institut de Washington pour la politique au Proche-Orient. Cette arme empêchera les flottes occidentales d'opérer près des côtes du pays et limitera leur possibilité de s'ingérer dans le conflit."

Washington rappelle qu'en janvier, plus de 20 navires de combat russes avaient effectué pour la première fois en dix ans des manœuvres de grande envergure en Méditerranée. Après cela, le ministère de la Défense russe avait annoncé vouloir maintenir sa présence militaire dans la région. En parallèle, Moscou a profité des opportunités diplomatiques pour soutenir le régime syrien.

La Russie a bloqué à l'Onu la proposition de contrôler les camps de réfugiés syriens en Jordanie, en Turquie et au Liban. Avant cela la Russie avait soutenu Damas qui refusait de laisser des inspecteurs internationaux rentrer sur son territoire.

Les services de renseignement américains estiment qu'une grande partie des armes russes fournies aux autorités syriennes pourraient retomber entre les mains des organisations extrémistes. Ainsi en janvier, l'aviation israélienne a détruit près de Damas un convoi qui se dirigeait vers la frontière libyenne. Selon les renseignements, les camions transportaient des missiles sol-air SA-17 destinés au Hezbollah.

Aujourd'hui la porte-parole du département d'Etat Jennifer Psaki a déclaré que la coopération entre Moscou et Damas préoccupait effectivement l'Amérique, mais que le département diplomatique considérait néanmoins les informations de la presse américaine comme "légèrement obsolètes".

La porte-parole a rappelé que des "accords importants" avaient été conclus au cours de la récente visite du secrétaire d'Etat John Kerry à Moscou. "Nous poursuivons notre travail conjoint avec la Russie pour préparer la conférence internationale sur la Syrie, afin de faire revenir les deux camps à la table des négociations et d'entamer les changements politiques", a précisé Jennifer Psaki.

La conférence internationale à laquelle ont l'intention de participer les représentants de l'opposition et des autorités syriennes pourrait se dérouler d'ici fin mai.

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