UE-Russie : deux monologues au lieu d'un dialogue

© RIA Novosti . Mikhail Klimentyev / Accéder à la base multimédiaNezavissimaïa gazeta
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Le sommet UE-Russie a commencé hier sur plusieurs désaccords. Catherine Ashton, haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères, a déclaré qu'au cours du sommet seraient évoquées la "liste Magntiski" et les ONG qui subissent des pressions en Russie, écrit le quotidien Nezavissimaïa gazeta du 4 juin 2013.

Le sommet UE-Russie a commencé hier sur plusieurs désaccords. Catherine Ashton, haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères, a déclaré qu'au cours du sommet seraient évoquées la "liste Magntiski" et les ONG qui subissent des pressions en Russie, écrit le quotidien Nezavissimaïa gazeta du 4 juin 2013.

Les représentants russes avaient jusqu'ici nié que ces sujets apparaîtraient à l'ordre du jour du sommet. Les Européens, quant à eux, ont résumé la situation en disant que le dialogue entre les deux parties se limitait à deux monologues et qu'elle ne laissait pas les Russes ordinaires bénéficier d'un régime simplifié pour partir en Europe en raison des détenteurs de passeports VIP.

La délégation russe présente au sommet était dirigée par Vladimir Poutine. Au moment de la parution de cet article il devait inaugurer l'événement par un dîner informel avec le président du Conseil européen Herman Van Rompuy et le président de la Commission européenne José Manuel Barroso.

Le sommet se déroule alors que les relations entre la Russie et l'UE sont tendues en raison de l'adoption éventuelle, en Europe, de sanctions contre un groupe de hauts fonctionnaires russes qui auraient enfreint les droits de l'homme. Avant le sommet, les dirigeants russes ont cherché à persuader le public que la "liste Magnitski" n'était pas du tout à l'ordre du jour, semant la confusion parmi les politiciens européens. Catherine Ashton a éclairci la situation en déclarant hier que l'UE soulèverait obligatoirement la question de la fermeture de l'affaire Magnitski pendant le sommet – en l'absence de coupables - ainsi que la loi sur les ONG. Selon elle, les Européens voudraient savoir pourquoi personne n'a été traduit en justice suite à la mort de l'avocat alors qu'il fait l'objet d'une enquête posthume.

Les dirigeants russes ont laissé entendre que le sommet n'était pas un lieu approprié pour ce genre de discussions, soulignant que les violations des droits de l'homme étaient également nombreuses en UE. Le conseiller du président russe Iouri Ouchakov a déclaré aux journalistes qu'une grande partie du sommet serait consacrée au débat sur la situation en Syrie. Parmi d'autres thèmes à l'ordre du jour : le programme nucléaire iranien, la situation sur la péninsule de Corée, les conflits dans l'espace postsoviétique, l'économie et les visas.

D'après Ouchakov, la Russie proposera une nouvelle fois à l'Europe de passer à un régime de visas simplifié mais n'ira pas jusqu'à la supplier de le faire. Plus tôt, les représentants du gouvernement russe avaient annoncé que l'accord concernant le régime sans visas était prêt à 95% mais qu'il avait "buté" sur les passeports de service – les Européens exigent de réduire considérablement leur nombre. "Nous voulons contrôler et savoir qui entre en Europe, explique une source du Parlement européen. Il existe un risque que les Russes mettent en place un consulat pour la délivrance de tels passeports au Kremlin. Et ceux que l'on ne souhaite pas voir en Europe – les transgresseurs des droits de l'homme – pourraient venir sans visa."

L'Europe accuse également la Russie d'avoir rompu les négociations sur la délivrance simplifiée de visas pour les entrepreneurs, les étudiants et les journalistes – selon la source, les autorités russes ont exigé d'associer ce sujet à la question des passeports de service.

Les Européens soulignent qu'ils évoqueront – sans vraiment compter sur un succès – la position de la Russie sur le règlement du conflit syrien. Leur scepticisme n'est pas infondé – Iouri Ouchakov a souligné hier que si la délégation de l'UE revenait encore sur la démission du président syrien Bachar al-Assad, le président russe expliquerait une nouvelle fois sa position. "Comment peut-on faire partir al-Assad depuis l'extérieur ? Qui le fera ? Je l'ignore. Nous ne le voulons pas", souligne-t-il.

"La Russie ne reconnaît pas l'UE comme acteur à part entière sur cette arène, ajoute la source. Poutine dialoguera sérieusement sur la question syrienne uniquement avec les membres clés de l'Otan – la France et l'Allemagne."

En ce qui concerne le débat sur la pression exercée sur la société civile, les Européens parleront de la violation des droits de l'homme. Et les Russes pointeront certainement la situation des minorités sexuelles. Chacun campera sur ses positions, résume la source.

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