Manning: un avant-goût de ce qui attend Snowden

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La cour martiale a condamné hier le soldat Bradley Manning à 35 ans de prison pour avoir transmis au site WikiLeaks plus de 620 000 documents confidentiels du département d'Etat américain et du Pentagone, écrit jeudi 22 août le quotidien Kommersant.

La cour martiale a condamné hier le soldat Bradley Manning à 35 ans de prison pour avoir transmis au site WikiLeaks plus de 620 000 documents confidentiels du département d'Etat américain et du Pentagone, écrit jeudi 22 août le quotidien Kommersant.

Le verdict du procès Manning influencera également le sort de l'ex-analyste de la CIA Edward Snowden, qui a récemment obtenu l'asile en Russie. "Snowden a parfaitement raison de ne pas vouloir revenir aux USA – ses chances d’être jugé équitablement sont nulles", estime le porte-parole de Wikileaks. Le ministère russe des Affaires étrangères (MAE) est également de cet avis, qui voit dans la condamnation de Manning "les revendications injustifiées des USA pour le leadership en matière des droits de l'homme" et "la présence de doubles-standards".

La cour martiale de la base de Fort Meade, Maryland, a reconnu Bradley Manning coupable de 20 crimes dont l'espionnage, le vol d'informations confidentielles, la divulgation du secret d'Etat et la fraude informatique. Il ne pourra pas demander de liberté conditionnelle avant 10 ans.
La défense a le droit de faire appel mais les avocats de Manning pensent que les chances de réduire sa peine sont nulles. La juge militaire Denise Lind a donné raison aux procureurs qui affirmaient que Bradley Manning avait causé un grave préjudice à la sécurité nationale des USA. Selon la juge, "le comportement insouciant, irresponsable et imprudent de Manning s'est avéré dangereux pour la société".

Le première classe Bradley Manning a été arrêté le 29 mai 2010 à la base américaine de Camp Arifjan au Koweït. Selon le dossier, il avait transmis au site WikiLeaks 620 000 documents du Pentagone et du département d'Etat, classés "secret défense" et "confidentiel". Parmi eux, plus de 380 000 rapports sur la guerre en Irak, 90 000 documents sur la guerre en Afghanistan, 250 000 dépêches diplomatiques et un enregistrement d’une attaque d'hélicoptère de l'armée de l'air américaine qui avait tué 18 civils dont deux journalistes à Bagdad en 2007. Après son arrestation, Manning a expliqué qu'il voulait attirer l'attention des citoyens sur la "politique étrangère malhonnête" des USA et les actions illégitimes des forces américaines.

La condamnation de Manning semble avoir déterminé le sort de Snowden, qui a transmis à la presse des milliers de documents sur les méthodes de surveillance d’internet par les renseignements américains. Les autorités américaines cherchent aujourd’hui à le faire extrader par tous les moyens, lui promettant un procès équitable. Cependant, après le verdict d'hier, Snowden n'y croira certainement pas.

"Avant l'annonce du verdict de Manning, on savait déjà que Snowden n'avait aucune raison de revenir aux Etats-Unis, a déclaré la porte-parole de WikiLeaks Kristinn Hrafnsson. Depuis son arrestation Manning était détenu dans des conditions équivalentes à la torture. Et après la sentence d'hier il est clair que Snowden a parfaitement raison de ne pas vouloir revenir en Amérique. Ses chances d’être jugé équitablement sont nulles."

Le MAE russe est du même avis et pense que la condamnation de Manning témoigne des "revendications injustifiées des USA pour le leadership en matière des droits de l'homme" et de la "présence de doubles-standards".

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