Poutine exige des garanties internationales de non-agression contre la Syrie

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Sergueï Lavrov et John Kerry évoqueront aujourd'hui à Genève l’idée de placer les armes chimiques syriennes sous contrôle international, écrit jeudi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Sergueï Lavrov et John Kerry évoqueront aujourd'hui à Genève l’idée de placer les armes chimiques syriennes sous contrôle international, écrit jeudi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Vladimir Poutine a averti que ce projet n’était réalisable que si la communauté internationale fournissait à Damas des garanties de non-agression. Pour sa part, Barack Obama a promis de reporter la préparation de l'attaque contre la Syrie de deux semaines afin de s'assurer de la validité du plan, mais il n'a pas encore réagi à la mise en garde de Poutine.

Barack Obama examinera les propositions de Moscou même s’il ne fait pas confiance au gouvernement syrien, a-t-il déclaré à la télévision. L'initiative de la Russie permettrait de lever le risque d'utilisation des produits toxiques par le régime syrien sans pour autant l’y contraindre par la force, mais il nous faudra être sûrs qu'Assad respecte ses engagements, a-t-il déclaré.

Le président a promis de poursuivre les pourparlers avec Poutine et a déjà évoqué les initiatives de la Russie avec le président français François Hollande et le premier ministre britannique David Cameron. Ils ont accepté de travailler en étroite collaboration pendant les deux prochaines semaines pour évaluer la "validité" de ce plan.

Le bombardement de la Syrie reste bien à l'ordre du jour mais Obama a demandé aux sénateurs de reporter le vote de la résolution sur l'utilisation de la force. Il est évident que la tactique de Washington a considérablement changé après l'initiative russe.

Le projet de texte sera au centre de l’entretien d'aujourd'hui entre Kerry et Lavrov à Genève.

La Russie exigera probablement des garanties de non-agression contre la Syrie, comme l'avait mentionné Poutine.

La question des garanties internationales est légitime pour la Syrie : la Russie ne peut pas à elle seule assurer la sécurité d'un pays en pleine guerre civile, qui fait l'objet de revendications de la part des puissances influentes de l'Occident et de l'Orient.

La condition de Poutine sera à l'ordre du jour des consultations mais la probabilité qu'elle soit acceptée est faible. "Obama ne veut pas jurer qu’il n’utilisera jamais la force contre la Syrie.
Les conservateurs américains l'accuseraient une nouvelle fois d'être faible et de céder à la pression de Moscou, déclare Viktor Mizine, directeur adjoint de l'Institut des relations internationales (MGIMO). A en juger par le discours d'Obama, il s'est réservé le droit d'utiliser la force si quelque chose n'allait pas comme prévu."

De plus, l'Arabie saoudite et le Qatar estiment que l'initiative russe sape les positions des rebelles. Les insurgés annoncent le début des livraisons d'armes américaines et, selon des informations qui n'ont pas été confirmées, prépareraient une attaque chimique contre Israël pour en accuser Damas.

L’impasse n’est jamais très loin. "L'initiative russe est intéressante mais si elle implique la
non-agression à long terme, elle sera techniquement difficile et politiquement impossible à conserver", estime l'expert.

Par ailleurs, il est convaincu que les chances de succès ne sont pas nulles. En utilisant la "puissance douce" la Russie marque beaucoup de points, d’autant que cette initiative est soutenue par la majeure partie de la population de la planète.

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