Les USA et Israël n'arrivent pas à s'entendre sur le nucléaire iranien

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L'activité diplomatique américaine fait face à des critiques croissantes venant de ses alliés. En cherchant à trouver une solution aux problèmes syrien et iranien, le président Barack Obama risque de perdre deux partenaires-clés dans la région : l'Arabie saoudite et Israël, écrit vendredi 25 octobre le quotidien Kommersant.

L'activité diplomatique américaine doit faire face à des critiques croissantes venant de ses alliés. Car en cherchant à trouver une solution aux problèmes syrien et iranien, le président Barack Obama risque de perdre deux partenaires-clés dans la région : l'Arabie saoudite et Israël. La rencontre à Rome entre le secrétaire d'Etat américain John Kerry et le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a mis en évidence des divergences très profondes sur la manière dont ils comptent traiter le problème iranien. Tandis que les Etats-Unis sont prêts à aller au compromis avec Téhéran et discutent des conditions du maintien de ses programmes nucléaires, Israël exige leur suspension totale, écrit vendredi 25 octobre le quotidien Kommersant.

La rencontre Kerry-Netanyahou à Rome était une nouvelle épreuve pour le secrétaire d’Etat américain après ses pourparlers difficiles avec le ministre saoudien des Affaires étrangères. Une semaine après les négociations entre Téhéran et les six médiateurs internationaux, où il a été convenu de continuer à chercher un compromis sur le programme nucléaire, Netanyahou a confirmé sa position intransigeante. Israël ne voit aucun sens à maintenir partiellement le programme nucléaire de l'Iran - ce qu'Obama serait prêt à accepter - et exige sa fermeture intégrale. "Une transaction qui permettrait à l'Iran de conserver ses capacités de production serait une mauvaise transaction", a déclaré Netanyahou, laissant entendre que le redémarrage américano-iranien - et ses solutions diplomatiques - ne l'inspiraient pas du tout.

Pour renforcer la pression sur Washington le dirigeant israélien a tracé un parallèle entre le programme nucléaire iranien et le programme syrien de production d’armes chimiques. "Vous avez vous-même insisté raisonnablement sur le fait qu'il ne pouvait y avoir d'accord partiel avec la Syrie. Vous n'auriez pas accepté de laisser à Assad 20%, 50% ou 80% de ses arsenaux chimiques", a avancé Netanyahou. Selon lui, la même logique doit être appliquée aux programmes nucléaires de Téhéran. "L'Iran ne doit pas avoir de potentiel nucléaire. Cela signifie qu'il ne doit pas posséder de centrifugeuses pour enrichir de l'uranium ni de sites pour la fabrication d'eau lourde. Les Iraniens doivent renoncer à leurs matériaux nucléaires déjà produits et ne pas avoir de sites nucléaires souterrains", estime le premier ministre.

Les exigences israéliennes sont plus radicales que les conditions avancées par les six médiateurs internationaux. Les principales questions évoquées par les médiateurs avec l'Iran restent le contrôle international des sites nucléaires ainsi qu'une entente sur la quantité et le niveau d'enrichissement qu'il est nécessaire de laisser à l'Iran afin qu’il ne dépasse pas le cadre des programmes nucléaires pacifiques.

La position intransigeante d'Israël sur le programme nucléaire iranien est un nouvel échec majeur pour la politique étrangère de la Maison blanche, après son conflit avec l'Arabie saoudite sur la Syrie. En dépit des diplomates des deux pays qui affirment que les différends ne sont pas significatifs, les positions des USA et d'Israël divergent en profondeur. Alors qu'Obama serait prêt à se résigner aux programmes nucléaires non militaires de l'Iran, Netanyahou refuse complètement d'accorder à l'Iran le droit de posséder une industrie nucléaire.

A l'issue de son entretien avec Netanyahou, Kerry a dû se livrer à un exercice d’acrobatie verbale. "L'absence de transaction est mieux qu'une mauvaise transaction", a-t-il déclaré, reprenant presque mot pour mot le premier ministre israélien. Et d’ajouter : "Si nous arrivions tout de même à une entente diplomatique qui puisse satisfaire tout le monde, ce serait évidemment la meilleure solution".

Même s’il n’a pas réussi à persuader la Maison blanche d’éradiquer les programmes nucléaires iraniens, Israël peut toutefois se contenter d'un succès partiel : Kerry a effectivement confirmé que les USA n'avaient pas l'intention de lever les sanctions économiques qui pèsent contre Téhéran.

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