Gaz : Gazprom serre la vis en Ukraine et en Russie

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L'Ukraine doit toujours 882 millions de dollars au géant gazier russe Gazprom, écrit mercredi 30 octobre le quotidien Novye Izvesti.

L'Ukraine doit toujours 882 millions de dollars au géant gazier russe Gazprom, écrit mercredi 30 octobre le quotidien Novye Izvestia.

"Nous sommes particulièrement préoccupés par l’Ukraine, qui ne paie pas nos livraisons de gaz", a déclaré Alexeï Miller, ajoutant que Gazprom allait dans le sens de Kiev dans son application des conditions du contrat gazier. Selon lui, afin que la compagnie ukrainienne Naftogaz puisse payer à temps et complètement les livraisons, la compagnie russe a même accepté de prépayer le transit – le holding a avancé le prix du transit du gaz sur le territoire ukrainien et, à l'heure actuelle, il est prépayé jusqu'en janvier 2015.

Ces réclamations russes sont sûrement à mettre en lien avec la volonté ukrainienne de signer prochainement un accord d'association avec l'Union européenne. L'Ukraine, qui a réduit ses achats de gaz russe pour ses propres besoins à 35 milliards de mètres cubes, cherche activement des fournisseurs d'hydrocarbures alternatifs en Europe. Kiev ne cache pas ses intentions : à terme il voudrait remplacer le gaz russe par du gaz européen et sa propre production.

L’Ukraine compte acheter son gaz en Europe, où ses partenaires potentiels ont proposé des tarifs inférieurs à ceux du gaz russe. D’ailleurs, Kiev et Bruxelles ont convenu un nouvel itinéraire d'acheminement du gaz naturel en Ukraine depuis la Croatie. Ce gaz transiterait vers les dépôts ukrainiens par la Hongrie.

La politique d'"asphixie par le gaz" de Moscou paraît donc plutôt naïve, étant donné qu'elle aurait pour seul résultat de précipiter la perte du marché ukrainien. Plus tôt, Alexeï Miller avait déjà promis de "placer dans un musée" le gazoduc ukrainien puisque Gazprom construisait activement des "déviations" autour de ce pays rebelle – Nord Stream et South Stream.

Tout cela ne diminue pourtant pas l'importance de l'Ukraine en tant que consommateur de gaz russe. La perte de ce marché rapportant à Gazprom près d’un milliard de dollars par mois nécessitera une compensation.

Au cours d'une réunion à ce sujet, le premier ministre Dmitri Medvedev a appelé hier à en finir avec le "communisme gazier" en faisant payer à 100% les livraisons de gaz dans les régions du pays.

Les attaques contre Kiev et l'annonce de Medvedev appelant à augmenter les tarifs de gaz pour les consommateurs russes ne sont donc pas une coïncidence. "Après le gel des tarifs il y a deux ans, le holding gazier a rencontré de sérieux problèmes, l'obligeant à augmenter la collecte des dettes et à renforcer la pression sur les consommateurs étrangers, avant tout l'Ukraine.

"Les citoyens qui paient à temps et complètement les services communaux ne doivent pas être affectés par ces restrictions. Mais il faut trouver une solution pour savoir ce qui doit être fait avec les compagnies électro-énergétiques et de production thermique qui ne paient pas le gaz.

Il y a aujourd’hui des gens qui usent de méthodes tout simplement criminelles dans le pays.

Il est temps de modifier la législation afin de remédier à toutes les failles dans ce domaine", a déclaré Dmitri Medvedev.

C’est un classique : faire porter le chapeau aux "corrompus" pour serrer la vis gazière. On a l'impression qu'en se préparant à des pertes de plusieurs milliards de dollars dans les transactions avec l'Ukraine les autorités ont l'intention de faire porter le fardeau des problèmes de Gazprom par les Russes. La population doit-elle partager la responsabilité des autorités pour leurs erreurs en politique étrangère ? Sans doute pas, surtout s’il faut payer ces erreurs de leur propre poche.

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