Les USA dénoncent l’hypocrisie des accusations d’espionnage

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Une délégation allemande est à Washington pour accepter les excuses des services secrets américains, après que ces derniers ont écouté les conversations téléphoniques de la chancelière Angela Merkel, écrit jeudi le quotidien Novye Izvestia.

Une délégation allemande est à Washington pour accepter les excuses des services secrets américains, après que ces derniers ont écouté les conversations téléphoniques de la chancelière Angela Merkel, écrit jeudi le quotidien Novye Izvestia.

Cette information avait été transmise à la presse allemande par l'ex-analyste de la CIA Edward Snowden.

Les chefs du renseignement national et de la NSA sont pourtant convaincus qu'ils n'ont pas à s'excuser car les alliés européens surveillent eux-mêmes les politiciens américains, ont-ils annoncé au Congrès.

Le recueil et l'analyse d’informations sur les dirigeants d'autres pays sont la pierre angulaire de l'activité de tout service de renseignement, rappelle le directeur du renseignement national
James Clapper aux membres de la commission du renseignement de la Chambre des représentants. Mais ce ne sont pas les dirigeants eux-mêmes qui intéressent les renseignements, ce sont leurs actes en tant que politiciens. Le général Keith Alexander, directeur de la NSA, est du même avis.

Les dirigeants des renseignements américains estiment que l'objectif principal de leur travail consiste à assurer la sécurité des USA. Et pour l'atteindre ils sont prêts à être critiqués et écouter les reproches sur l’espionnage de leurs alliés.

Néanmoins, Clapper et Alexander semblent en avoir assez de toujours jouer le rôle de bouc émissaire. Ils ne comprennent vraiment pas - ou sont très convaincants en faisant semblant de ne pas comprendre - pourquoi tout ce remue-ménage a lieu et passent à la contrattaque.

Clapper et Alexander affirment que les renseignements d'autres pays travaillent exactement de la même manière qu'eux. A titre de preuve ils citent les avis de politiciens américains et étrangers. Par exemple, Madeleine Albright ne cache pas avoir été surveillée par les RG français lorsqu'elle était secrétaire d'Etat américaine. Selon l'ancien ministre grec des Affaires étrangères Theodoros Pangalos, les renseignements du pays espionnaient le personnel de l'ambassade des USA en Grèce depuis la fin des années 1990.

Le New York Times écrit également, se référant à des sources anonymes de la NSA, qu’en 2008 les renseignements allemands écoutaient les conversations téléphoniques et suivaient la correspondance d'au moins 300 citoyens américains.

Alexander dément les communiqués de presse européens selon lesquels son service écoute les conversations et recueille des informations sur des dizaines de millions d'Espagnols, de Français et d’Italiens. Il affirme que ces informations sont récoltées par les renseignements de ces pays avant d’être partagés avec la NSA.

Il semble que sur ce coup le président Obama a même déçu les renseignements américains car la Maison blanche affirme ne pas avoir eu connaissance de la surveillance des dirigeants alliés.
Le Guardian se réfère pourtant aux données de Snowden pour affirmer que la NSA espionnait les dirigeants d'au moins 35 pays.

Dianne Feinstein, présidente de la commission du renseignement au Sénat américain, s'oppose fermement à ce genre d'activités alors qu'elle défendait avec ardeur la NSA par le passé.
Les agents des renseignements (pas les dirigeants) affirment que la Maison blanche et le département d'Etat ont autorisé l'espionnage des dirigeants étrangers.

Le président Obama l'ignorait peut-être mais les hauts dirigeants de l'administration et du département d'Etat l'avaient autorisé. Clapper a même déclaré aux audiences que son service envoyait pratiquement tous les jours à la Maison blanche des rapports de suivi sur l'activité des dirigeants d'autres pays.

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