Pétrole de schiste: la Russie leader d’ici 2035

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La Russie et l'Amérique latine sont les prochaines étapes de la révolution de schiste, annonce une publication de BP.

Selon la compagnie pétrolière britannique, même les entreprises publiques ayant accès au plateau arctique devront développer l'exploitation du pétrole non conventionnel face à l'épuisement des ressources, écrit vendredi le quotidien RBC Daily.

Selon BP, la révolution de schiste qui a commencé aux Etats-Unis trouvera un nouveau souffle en Russie et en Amérique latine. D'après les prévisions à long terme de la compagnie, la Russie produira quotidiennement 800 000 barils de pétrole de schiste d'ici 2035, et 700 000 barils pour l'Amérique du Sud. D'ici là la production de pétrole non conventionnel passera de 2 millions à 7,7 millions de barils par jour dans le monde: la Russie représentera alors près de 10% de la production totale.

Il existe en Russie et aux Etats-Unis une certaine confusion dans les termes. Ce que les Américains qualifient de pétrole de schiste – signifiant qu’il est extrait de cette roche – est appelé "pétrole difficile à extraire" en Russie depuis l'époque soviétique. Cette notion, plus large, regroupe la production d’hydrocarbure à partir du schiste mais aussi d'autres roches, comme le pétrole de schiste argileux. Les technologies d'extraction du pétrole de schiste et du pétrole non conventionnel difficile à extraire sont pratiquement identiques.

Pour créer les conditions favorables aux technologies permettant de produire ce type de pétrole, la Russie réforme son système fiscal. Ainsi depuis fin 2013 l'impôt minier a été annulé pour 10-15 ans sur quatre gisements de pétrole difficile à extraire. "Nous pensons qu'il faut poursuivre le travail dans ce sens", a déclaré Christophe Rühl, économiste chez BP. La compagnie pétrolière britannique prédit que d'ici 2035 la Russie occupera la deuxième place mondiale en termes de production de pétrole difficile à extraire.

Les plus grandes compagnies pétrolières russes confirment les prévisions des experts de BP et soulignent que l'exploitation du pétrole difficile à extraire est une priorité pour eux.

Le porte-parole de Rosneft a rappelé que les réserves estimées de la compagnie avoisinaien

1,4 milliard de tonnes de pétrole de schiste. Rosneft compte prochainement sur l'augmentation de la production des ressources non conventionnelles et prévoit d’en produire 10 à 15 millions de tonnes par an grâce à l'introduction de nouvelles technologies.

Lukoil poursuit les travaux de développement industriel sur ses gisements de Bajenov, dans le district autonome de Khanty-Mansiïsk, et espère trouver les technologies et passer à l'exploitation industrielle du pétrole difficile à extraire, a déclaré le représentant de la compagnie. Gazprom Neft s'est refusé à tout commentaire.

Le collaborateur d'une compagnie pétrolière remarque que l'exploitation du pétrole de schiste est une nécessité face à laquelle se trouve l'ensemble du secteur. Les réserves de pétrole conventionnel s'épuisent et les compagnies pétrolières doivent trouver de nouvelles sources de production d'hydrocarbures. Pour les compagnies ayant accès au plateau arctique, l'extraction dans cette région pourrait être une solution à long terme mais justement, prendra des décennies à mettre en place. Seule l'exploitation des ressources non conventionnelles permettra de maintenir la production qui menace de décliner à moyen terme.

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