Egypte : la société divisée en trois

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50 morts, 250 blessés: tel est le bilan du troisième anniversaire de la révolution du 25 janvier 2011 en Egypte, écrit lundi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

50 morts, 250 blessés: tel est le bilan du troisième anniversaire de la révolution du 25 janvier 2011 en Egypte, écrit lundi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Samedi dernier, les partisans du gouvernement en place, des Frères musulmans et des libéraux, qui se considèrent comme les "véritables révolutionnaires", sont descendus dans les rues d'Egypte. La police a interpelé près de 1.000 militants.

Les manifestations des forces politiques se sont déroulées séparément. Les médias rapportent que la veille, les islamistes avaient proposé aux libéraux de défiler dans le même cortège mais ces derniers avaient refusé. La police était également préparée aux manifestations.

C'est ainsi que les Egyptiens ont célébré le troisième anniversaire des événements révolutionnaires qui avaient entraîné la chute d’Hosni Moubarak. Depuis, le pays n'a toujours pas réussi à créer un modèle de gouvernement efficace. L’élection présidentielle a été remportée par Mohamed Morsi des Frères musulmans, qui a échoué à relancer une économie sapée par les protestations. Le peuple est ressorti dans la rue et en juillet 2013, le président islamiste a été renversé par l'armée. Les militaires ont réussi à adopter une nouvelle constitution mi-janvier 2014 et le président par intérim Adly Mansour a déclaré hier que la présidentielle aurait lieu avant les législatives. Cet été déjà, le Caire pourra utiliser les mécanismes d'aide internationale pour relancer son économie, qui a pratiquement cessé de fonctionner.

Les manifestants ont appelé le ministre égyptien de la Défense Abdel Fattah al-Sissi à se présenter à la présidentielle. "Nous prions pour la stabilité", a déclaré un manifestant. Et un autre d’ajouter : "Nous en avons assez de l'extrémisme religieux. Nous luttons contre le terrorisme. Et qui peut le faire mieux que les militaires ?".

Les journalistes internationaux ont tenté d'entrer en contact avec la population : la police a dû intervenir pour sauver deux d'entre eux, accusés de collaboration avec la chaîne Al Jazeera pro-Morsi, écrit le Wall Street Journal. Au moins une dizaine de reporters ont été attaqués par les manifestants directement sur la place Tahrir.

Les partisans de Morsi ont, pour leur part, organisé des manifestations dans 30 quartiers de la banlieue de la capitale. "La colère monte. Les répressions enflamment la révolution. Il ne faudra pas attendre longtemps avant que l'Egypte s’enflamme", annonce un communiqué des Frères musulmans. La police a lancé des tirs de sommation envers manifestants qui jetaient des cocktails Molotov à l'est du Caire.

Selon le Guardian, les manifestations contre les deux dirigeants – précédent et actuel – étaient relativement peu nombreuses. D'après le quotidien britannique, la police a attaqué un groupe de libéraux près de Tahrir. Selon le Wall Street Journal, les forces de l'ordre sont intervenues quand les trois rassemblements se sont affrontés devant la place principale : les partisans d'al-Sissi, ceux de Morsi et les opposants aux deux dirigeants.

Des affrontements ont également eu lieu à Alexandrie, Mansour, Minya, Suez, Ismaïlia et Gizeh. La veille, les extrémistes avaient mis en garde contre une nouvelle révolution : quatre attentats ont eu lieu le 24 janvier au Caire et à Suez. Bilan : six morts. Les attentats ont été revendiqués par le groupe Ansar Bait al-Maqdis qui sévit au Sinaï. Selon certaines informations, il représente une aile militarisée des Frères musulmans, selon d'autres – il est affilié à Al-Qaïda.

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