Les habitants de Bosnie-Herzégovine font front aux conditions de vie difficiles

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Des dizaines de milliers de manifestants défilent dans les rues des plus grandes villes de Bosnie-Herzégovine contre le chômage, les conditions de vie difficiles et la corruption, écrit lundi le quotidien Novye Izvestia.

Des dizaines de milliers de manifestants défilent dans les rues des plus grandes villes de Bosnie-Herzégovine contre le chômage, les conditions de vie difficiles et la corruption, écrit lundi le quotidien Novye Izvestia.

Des affrontements violents ont éclaté entre les manifestants et la police, faisant au moins deux cents blessés. Les manifestants ont mis le feu au palais présidentiel de Sarajevo et aux bâtiments gouvernementaux dans les plus grandes villes.

Les forces de l'ordre, armées de boucliers et de matraques, ont fait usage de balles en caoutchouc, de gaz lacrymogène et de canons à eau. Les manifestants ont riposté en lançant des pierres et des bouteilles. Ils ont également retourné des voitures, mis le feu à des poubelles et brisé les vitres des établissements gouvernementaux. Ils ont même réussi à mettre le feu à une aile du palais présidentiel à Sarajevo. Dans la ville de Tuzla, les manifestants sont parvenus à occuper temporairement le bâtiment de l'administration locale. Avant d'être expulsés par les policiers, ils ont réussi à lancer un incendie et ont jeté par la fenêtre des dizaines d'ordinateurs, de chaises et de tables. Le premier ministre Nermin Niksic a déclaré lors d'une conférence de presse à Sarajevo que le bureau du procureur avait déjà ouvert une enquête sur les actes des hooligans qui ont profité de la situation pour semer le chaos. Le président Zivko Budimir a appelé la population à trouver une solution pacifique.

Selon les sources, le nombre de blessés est estimé entre 150 et 200 personnes. Pour sa part, le ministère de l'Intérieur fait état de 93 policiers blessés. La plupart des manifestants ont reçu des soins médicaux à cause des gaz lacrymogène.

La colère de la population s'accumule depuis des années. La stagnation économique, l'inefficacité de l’administration, la corruption et le taux de chômage approchant les 40% ont finalement poussé les Bosniaques à descendre dans la rue. Selon l'opposition, le pays compte aujourd’hui 550 000 chômeurs. Tout le monde a des choses à reprocher au gouvernement : les jeunes et les gens d'âge moyen se plaignent de l'absence du travail et les personnes âgées ne reçoivent pas leur retraite. La classe moyenne a été pratiquement anéantie dans le pays.
Le mouvement de privatisation qui a suivi la guerre civile a enrichi un faible nombre de privilégiés et appauvri la majeure partie de la population. Les Bosniaques sont également indignés par la corruption à tous les niveaux du gouvernement et les impôts élevés, qui servent à entretenir un appareil d'Etat immense.

Les troubles ont commencé au nord-est, à Tuzla, qui fut le centre économique principal de Bosnie-Herzégovine, après la fermeture de quatre entreprises récemment privatisées.
 Les nouveaux propriétaires ont vendu leurs actifs, renvoyé le personnel et ont déclaré faillite. Des milliers de personnes sont alors restées sans travail. Beaucoup d'habitants de Tuzla affirment aujourd’hui qu'ils ne vivent pas mais tentent simplement de survivre.

Cette situation économique difficile est aggravée par l'instabilité politique. Les élections législatives sont prévues en novembre et devraient mettre un terme à la longue crise politique qui touche le pays. Les trois principaux groupes ethniques – les Bosniaques, les Serbes et les Croates – n'arrivent toujours pas à s'entendre sur une solution permettant de surmonter les conséquences de la sanglante guerre civile de 1992-1995. La Bosnie-Herzégovine est aujourd'hui une union de deux Etats différents – la Fédération de Bosnie-Herzégovine bosno-croate et la République serbe.

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