Angela Merkel veut créer un internet européen

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Après le scandale suscité par la mise sur écoute du téléphone portable d'Angela Merkel par l’Agence nationale de sécurité américaine (NSA), la chancelière allemande cherche par tous les moyens à contrer l’action des renseignements américains, écrit lundi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

Après le scandale suscité par la mise sur écoute du téléphone portable d'Angela Merkel par l’Agence nationale de sécurité américaine (NSA), la chancelière allemande cherche par tous les moyens à contrer l’action des renseignements américains, écrit lundi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

Berlin avait suggéré un accord pour interdire l'espionnage entre les alliés de l'Otan mais sa proposition n'a été appréciée ni par le gouvernement américain ni par la NSA. Washington ne veut pas renoncer à la surveillance de masse des courriels des citoyens allemands ?

Angela Merkel prendra les devants : la chancelière veut évoquer avec le président français François Hollande un projet de réseau internet européen qui se passerait des méga-serveurs américains, lors de la 16e réunion du Conseil des ministres franco-allemands.

Dans son message vidéo hebdomadaire au peuple allemand, Angela Merkel a annoncé vouloir discuter avec la France d’un moyen de maintenir des normes élevées de protection de l’information. Elle compte aussi identifier avec son homologue français quels opérateurs européens seraient en mesure de fournir ce système.

En effet, 90% du trafic internet passe aujourd’hui par les fibres optiques sous-marines et la plupart des communications ont été installées de manière à ce que l'information passe forcément par un serveur américain.

"Nous ne voulons pas que la protection de nos données soit affaiblie", a déclaré Merkel.

Et d’ajouter, en faisant allusion aux USA : "Google et Facebook sont localisés là où la protection des données est la moins sûre. Les Européens ne peuvent pas le tolérer". Elle suggère de créer un système de communication européen pour éviter que le courriel des citoyens traverse l'Atlantique. Cependant, Merkel pense que la mise en œuvre de ce projet sera complexe car "certains pays européens disposent d'un niveau de protection des données inférieur par rapport à l'Allemagne".

La chancelière n'a mentionné aucun pays concret, ni s'il est prévu d'interdire aux citoyens allemands d'utiliser Google et Facebook.

En 2013 les révélations d'Edward Snowden, ex-analyste de la NSA, avaient révélé que les renseignements américains écoutaient les conversations des dirigeants européens et pratiquaient l'espionnage industriel contre les plus grandes compagnies européennes. Après cela, Berlin et Paris étaient devenus plus sceptiques quant à la rhétorique sur des relations transatlantiques "indestructibles".

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