L'UE divisée face aux sanctions contre Moscou

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Le sommet de l'UE qui s’ouvre aujourd’hui sera presque entièrement consacré à la situation en Ukraine et en Crimée. Il pourrait déboucher sur une troisième série de sanctions contre Moscou. Des sources diplomatiques à Bruxelles pensent que les participants pourront difficilement s'entendre sur des mesures coordonnées à l'égard de la Russie, écrit jeudi le quotidien Kommersant.

Le sommet de l'UE qui s’ouvre aujourd’hui sera presque entièrement consacré à la situation en Ukraine et en Crimée. Il pourrait déboucher sur une troisième série de sanctions contre Moscou. Des sources diplomatiques à Bruxelles pensent que les participants pourront difficilement s'entendre sur des mesures coordonnées à l'égard de la Russie, écrit jeudi le quotidien Kommersant.

Pendant les débats sur les deux premières séries de sanctions, certains pays (l'Allemagne, l'Autriche, la Finlande, l'Italie, l'Espagne, la Grèce, Chypre et le Luxembourg) avaient cherché à empêcher une punition trop sévère pour Moscou. Ainsi, les Autrichiens avaient refusé d'inscrire dans la liste noire des dirigeants de grandes compagnies publiques et des hommes d'affaires importants, et les Finlandais s’étaient opposés à l'inclusion du présentateur Dmitri Kisselev dans cette liste. Autre bonne nouvelle pour Moscou : l'Allemagne a clairement laissé entendre que dans les circonstances actuelles elle ne soutenait pas de sérieuses sanctions économiques contre la Russie.

La France adopte une position plus ambivalente. "Au niveau officiel ses dirigeants, notamment le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, font des déclarations très dures à l'égard de la Russie, mais en coulisses ils rassurent les directeurs de compagnies françaises en disant que tous les grands contrats avec la Russie seront maintenus", explique une source du gouvernement français.

Les pays baltes, la Pologne, le Royaume-Uni, le Danemark et la Suède insistent sur des sanctions plus sévères contre la Russie, selon des sources diplomatiques de Bruxelles. Toutefois, même ces pays restent prudents quand il est question de sanctions économiques. "Les dirigeants de l'UE ne choisiront très probablement cette option qu’en dernier recours – si la Russie ne se limitait pas à la Crimée", explique une source.

Selon la majorité des diplomates européens interrogés, les dirigeants de l'UE ne feront aujourd'hui qu'élargir la liste des personnalités officielles russes qui seront interdites de séjour en UE et dont les actifs en Europe seront bloqués. Ils annonceront également l'annulation du sommet UE-Russie prévu pour juin. "Aujourd'hui, personne ne souhaite faire de gestes brusques qui pourraient avoir un impact négatif sur l'afflux d'argent et de ressources en provenance de Russie", explique Ben Jouda, expert du Conseil européen pour les relations internationales.

Selon ses prévisions, les dirigeants européens avertiront tout de même la Russie que le "choix progressif de sanctions dépendra de ses actions à terme".

Toutefois, Ben Jouda souligne que la réaction de Bruxelles dépendra également de Washington, qui pousse activement l'UE à adopter des mesures plus décisives, mais à long terme. Selon une source proche du département d'Etat, Washington appelle les Européens à "adopter au plus vite des mesures concrètes pour réduire leur dépendance envers les hydrocarbures russes et à augmenter les dépenses pour la défense".

Hormis les sanctions contre la Russie, les dirigeants de l'UE devraient convenir d’un ensemble de mesures politiques et économiques pour le soutien de l'Ukraine. En particulier, il est prévu de signer vendredi la partie politique d'un accord d'association avec Kiev.

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