La Russie ne projette pas de conquérir l'Ukraine

© RIA Novosti . Alexander Masurkevich / Accéder à la base multimédiaNezavissimaïa gazeta
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Des vols de reconnaissance effectués les 21 et 22 mars par les militaires ukrainiens le long des frontières sud-ouest de la Russie ont révélé que contrairement aux craintes de Kiev, les troupes russes n’étaient pas concentrées dans cette région, écrit lundi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Des vols de reconnaissance effectués les 21 et 22 mars par les militaires ukrainiens le long des frontières sud-ouest de la Russie ont révélé que contrairement aux craintes de Kiev, les troupes russes n’étaient pas concentrées dans cette région, écrit lundi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Bien que ce ne soit pas une surprise pour les forces armées ukrainiennes ni les Etats-Unis et les pays de l'Otan - il existe d'autres moyens de reconnaissance et de renseignement. Evidemment, aussi bien l'Alliance que l'état-major des armées ukrainien en disposent.

Il est clair qu'après l'intégration volontaire de la Crimée à la Russie, la poursuite de l'escalade dans le sud-ouest de l'Ukraine serait désavantageuse pour Moscou. Le président Vladimir Poutine a déclaré, en signant le texte sur l'adhésion de la Crimée à la Russie, que Moscou ne projetait pas d'envahir l'Ukraine. Alors pourquoi l'Ukraine continue à craindre la Russie et a mobilisé ses troupes à la frontière russe la semaine dernière ?

Premièrement, les autorités actuelles de Kiev craignent une guerre civile. Le redéploiement significatif des troupes ukrainiennes sur l'axe sud et sud-est n’est pas tant à mettre en lien avec la crainte d'une agression extérieure que la peur d’une poursuite de la déstabilisation de la situation dans les régions russophones. Le renforcement du contrôle à la frontière russo-ukrainienne et la volonté de certaines forces politiques ukrainiennes d'instaurer un régime de visas avec la Russie montrent que les protégés du Maïdan craignent tous les Russes prêts à soutenir leurs compatriotes.

Deuxièmement, compte tenu des relations complexes entre Moscou et Kiev, une action de force de la Russie en dehors de ses frontières ne peut pas être exclue. Les autorités actuelles de Kiev sont très faibles, ce qui explique certainement l'appel du leader du parti Oudar Vitali Klitchko à l'Onu et à l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) d'envoyer d'urgence en Crimée des observateurs et des casques bleus. Si la situation devenait incontrôlable dans le sud-est, il est fort probable que les leaders du Maïdan puissent demander une telle aide pour l'ensemble du pays.

Troisièmement, Kiev est également préoccupé par d’éventuelles actions de force de la Russie parce que les autorités ukrainiennes sont conscientes du fait qu'en intégrant la péninsule de Crimée, la Russie n’avait pas atteint l'ensemble de ses objectifs stratégiques. De facto, la région est pratiquement coupée des sources d'eau et d'électricité. Considérant la Crimée comme faisant toujours partie de l'Ukraine, les autorités de Kiev n’ont pas encore instauré de blocus d'eau et d'électricité, mais ce scénario reste plausible.

L'exemple de la Crimée a été contagieux pour de nombreuses régions russophones de l'Ukraine. Le mouvement protestataire contre le pouvoir du Maïdan croît. L'aspiration des régions mentionnées vers une plus grande autonomie, la fédéralisation et les relations avec les compatriotes coïncide avec les objectifs de Moscou en Crimée : disposer d'une zone tampon favorable dans le sud-est de l'Ukraine. Espérons que le facteur militaire ne sera pas dominant dans ces processus.

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