Ukraine/Otan: la course à l'adhésion?

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Le président ukrainien par intérim Alexandre Tourtchinov a déclaré hier que Kiev songeait à modifier le statut actuel de "non aligné" du pays. De toute évidence, la promesse d'adhérer à l'Otan pourrait faire partie du programme électoral de certains candidats à la présidentielle, écrit mardi le quotidien Novye Izvestia.

Le président ukrainien par intérim Alexandre Tourtchinov a déclaré hier que Kiev songeait à modifier le statut actuel de "non aligné" du pays. De toute évidence, la promesse d'adhérer à l'Otan pourrait faire partie du programme électoral de certains candidats à la présidentielle, écrit mardi le quotidien Novye Izvestia.

Alexandre Tourtchinov a fait cette déclaration sur le polygone de l'unité militaire 3027 près de Kiev, où des exercices conjoints des militaires avec la Garde nationale ont commencé (cette nouvelle structure devrait intégrer les unités armées ayant vu le jour sur le Maïdan). Rappelons que le 6 mars, le premier ministre Arseni Iatseniouk a déclaré que la question de l'adhésion de l'Ukraine à l'Otan ne se posait pas. Aujourd'hui, après les événements en Crimée, tout a changé. "L'Ukraine négocie les conditions pour empêcher tout pays d'agresser notre Etat", a déclaré Tourtchinov à la question de savoir si la pays pouvait rester non aligné.

De plus, l'Ukraine compte moderniser son complexe militaro-industriel et développer sa coopération militaro-technique avec l'Occident, comme l'a récemment déclaré à la télévision le premier ministre Arseni Iatseniouk. Ce dernier a rejeté l'éventualité d'une coopération militaro-technique avec la Russie. "Nous n'allons pas fabriquer et vendre des armes au pays qui intervient contre nous et tire sur nous", a-t-il déclaré. Par ailleurs, en ce qui concerne la coopération économique russo-ukrainienne dans son ensemble, le premier ministre a souligné que l'Ukraine n'avait rompu aucun accord bilatéral. "Nous sommes prêts à remplir tous ces accords", a expliqué Iatseniouk. Il a laissé entendre qu'il était nécessaire de trouver un terrain d'entente sur la coopération, ajoutant qu'"il n'est pas très agréable de s'asseoir à une table de négociations avec le pistolet sur la tempe".

Mais s'il y a une suggestion tout à fait inacceptable pour l'Ukraine, c'est bien celle qui concerne la fédéralisation du pays, évoquée par le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. "Je pense que le gouvernement russe devrait s'occuper des problèmes de la Russie, et non de l'Ukraine", a déclaré Tourtchinov, en ajoutant que les Ukrainiens eux-mêmes décideraient de la structure étatique du pays.

Dans le même temps, le thème de l'adhésion du pays à l'Otan devient peu à peu pertinent dans le pays. Le niveau de soutien de cette adhésion n'est pas encore clair: les sondages à ce sujet n'ont pas encore été publiés. Mais il est évident que ses partisans sont plus nombreux que jamais. On saura prochainement qui des candidats à la présidentielle du 25 mai promouvra l'idée de l'adhésion à l'Otan, après le lancement officiel de la campagne électorale. A l'heure actuelle, 46 prétendants au poste présidentiel ont déposé leur candidature à la Commission électorale centrale, certains n'ayant pas réussi à rassembler les documents nécessaires et la somme requise de 2,5 millions de hryvnia (près de 165 000 euros). Les "finalistes" seront annoncés la semaine prochaine. On prédit qu'il y aura 27 candidats tout au plus.

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