Conflit évité in extremis au Conseil de l'Europe

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Hier, la session du Comité des ministres du Conseil de l'Europe a failli paralyser l'organisation : la délégation ukrainienne avait préparé un projet de résolution critiquant fermement Moscou, écrit mercredi 7 mai le quotidien Kommersant.

Hier, la session du Comité des ministres du Conseil de l'Europe a failli paralyser l'organisation : la délégation ukrainienne avait préparé un projet de résolution critiquant fermement Moscou, écrit mercredi 7 mai le quotidien Kommersant.

S'il avait été soumis au vote, la partie russe aurait rétorqué avec son propre projet de décision, tout aussi virulent. Mais le conflit a été évité.

Les sessions du Comité des ministres du Conseil de l'Europe devraient en principe se dérouler deux fois par an mais en réalité, l'organisation ne parvient à réunir les 47 ministres des Affaires étrangères des pays membres qu'une fois sur quelques année. Le reste du temps, les réunions se tiennent au niveau des vice-ministres. L'Autriche, actuellement présidente du Conseil de l'Europe, a cette fois-ci précisément convoqué les ministres car l'organisation fête cette année son 65ème anniversaire. La plupart se sont rendus à Vienne mais la fête a été gâchée par la crise ukrainienne.

La délégation russe, chapeautée par le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, est arrivée à Vienne lundi soir.

La délégation ukrainienne avait préparé un projet de résolution du Comité des ministres très critique envers Moscou. Le document évoquait, entre autres, l'"annexion" de la Crimée et l'"agression" russe dans le sud-est de l'Ukraine. Le Royaume-Uni, la Pologne, la Suède et les pays baltes étaient pour la soumission de ce document au vote.

Dans cette perspective, la délégation russe avait préparé son propre projet de décision, tout aussi ferme. Les journalistes ont réussi à mettre la main sur le brouillon de discours préparé par Lavrov : "La notion de bloc arrive en force en Europe et on voudrait à nouveau nous imposer les stéréotypes de la Guerre froide", avait-il notamment écrit.

Puis il était question des événements d'Odessa : "Le 2 mai des individus non armés, donc des femmes, ont été brûlés vifs dans la Maison des syndicats. On a ouvert le feu sur ceux qui tentaient de se sauver en sautant pas la fenêtre. Les corps ont été maltraités. On se réjouissait de leur nombre. On ne cachait pas qu'on chantait la victoire sur les Russes. Nous avons été témoin d'un véritable fascisme". Dans son projet de discours Sergueï Lavrov constatait également qu'aucun des radicaux ayant commis ces crimes n'avait été arrêté.

Le discours final du ministre (à huis clos) a été moins dur bien qu'il ait tout de même mentionné les événements d'Odessa. Le fait est que Moscou et les pays qui ont entendu ses arguments (dont l'Autriche, le Luxembourg, l'Italie, la Grèce et certaines républiques de la CEI) ont réussi à persuader le camp adverse de ne pas exacerber la situation. Et lorsqu'il s'est avéré que la délégation ukrainienne ne soumettrait pas son projet au vote, le ministre russe a rayé les points "offensifs" de son brouillon de discours.

Le ministre a également souligné que la réforme constitutionnelle en Ukraine n'aurait pas le temps de s'achever avant le 25 mai. De ce fait, selon lui, "en votant pour tel ou tel candidat les électeurs ne sauront pas quel sera le pouvoir détenu par cet homme en cas de victoire, car la Constitution répartira les pouvoirs entre le président et le parlement".

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