Après Airbus et Boeing, bientôt un poids lourd russo-chinois?

© RIA Novosti . Pavel Lisitsyn / Accéder à la base multimédiaKommersant
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Le président russe Vladimir Poutine se rendra cette semaine en Chine pour évoquer les questions stratégiques de coopération militaro-technique, écrit lundi 19 mai le quotidien Kommersant.

Le président russe Vladimir Poutine se rendra cette semaine en Chine pour évoquer les questions stratégiques de coopération militaro-technique, écrit lundi 19 mai le quotidien Kommersant.

Deux projets seront à l'ordre du jour: la conception d'un avion gros-porteur long-courrier destiné à faire concurrence aux Airbus européens et aux Boeings américains, et la fabrication en Chine de l'hélicoptère lourd Mi-26, un appareil militaire. La Russie montre ainsi qu'elle est prête à partager ses techniques de production aéronautique avec la Chine.

Vladimir Poutine rencontrera son homologue chinois Xi Jinping demain à Shanghai. D'après le conseiller du président russe Iouri Ouchakov, un nombre "impressionnant" de documents est préparé pour sa visite de deux jours à Shanghai, les 20 et 21 mai – 43 accords dont près de 30 seront signés.

Parmi ces textes, deux projets concernent la coopération militaro-technique, qui visent à "accroître le potentiel technologique commun" des deux pays. Le premier projet porte sur la conception d'un avion gros-porteur long-courrier - la Compagnie aéronautique unifiée (OAK) russe a déjà préparé la maquette du projet et une étude de faisabilité.

Le second projet vise le développement d'un hélicoptère lourd pour les besoins militaires et civils de la Chine.

La Russie est donc prête à transférer ses technologies aéronautiques, même si la Chine avait déjà eu recours à la création de copies sans licence d'avions russes (elle a conçu son propre avion J-11B en copiant les caractéristiques du chasseur Su-27). "Nous sommes prêts à transférer certaines technologies en créant des coentreprises car dans ce cas la conception des projets se déroulerait sur une base paritaire et sous notre contrôle", explique une source.

La coopération militaro-technique entre la Russie et la Chine avait avancé très lentement entre 2006 et 2010, quand cette dernière avait significativement augmenté ses propres capacités de production dans le secteur de la défense et n'avait plus besoin d'acheter du matériel militaire fini dans les quantités aussi élevées qu'auparavant. Les liens entre les deux pays se sont activés fin 2011, date à laquelle la somme des contrats pour l'aviation et la construction aéronautique a approché 1 milliard de dollars. La Russie et la Chine ont signé en 2012 leur plus grand contrat pour environ 700 millions de dollars, portant sur la livraison de 140 moteurs AL-31F. A la même époque, Moscou et Pékin ont signé un accord-cadre pour des moteurs diesels électriques de sous-marin Amour-1650 estimé à plus de 2 milliards de dollars. Les parties ont convenu en 2013 du nombre de chasseurs Su-35 pour l'armée de l'air chinoise (24 appareils et trois moteurs supplémentaires pour chaque avion). En 2014, Vladimir Poutine a déjà donné son accord à la livraison de nouveaux missiles antiaériens S-400 à Pékin.

Selon une source proche du Service fédéral pour la coopération militaro-technique, en 2013 Pékin a acheté du matériel militaire et des armes russes pour plus de 1,8 milliard de dollars, devenant ainsi quatrième plus grand acheteur d'armement russe.

Mais on ne peut pas dire que la coopération militaro-technique entre la Chine et la Russie soit parfaite: des difficultés surviennent pour la signature de pratiquement chaque contrat.

Par exemple, en s'entendant sur la fourniture de Su-35, la Chine avait par la suite exigé d'apporter des modifications à l'aspect de l'appareil. Les sources espèrent que la question des contrats "en suspens" sera réglée rapidement après la visite du président Poutine en Chine.

 

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