L'Occident ne domine plus le monde (Brenton)

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Anthony Brenton était l'ambassadeur britannique à Moscou de 2004 à 2008, quand les relations russo-britanniques s'étaient dégradées avec l'affaire Litvinenko et la guerre contre la Géorgie en août 2008, écrit lundi le quotidien Komsomolskaïa Pravda.

Anthony Brenton était l'ambassadeur britannique à Moscou de 2004 à 2008, quand les relations russo-britanniques s'étaient dégradées avec l'affaire Litvinenko et la guerre contre la Géorgie en août 2008, écrit lundi le quotidien Komsomolskaïa Pravda.

L'an dernier, le diplomate a proposé d'intenter contre la Russie un procès pour non-respect des normes de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) suite à son interdiction des importations lituaniennes. Selon lui, la Russie faisait pression sur la Lituanie, alors présidente de l'UE, à cause des plans ukrainiens de signer un accord d'association avec l'Union européenne. Mais aujourd'hui les appels de Brenton mettent en évidence une vision plus objective de la situation.

"Aujourd'hui l'Ukraine entrevoit la sortie de crise. Les négociations promues par les Allemands sont soutenues par tous les gouvernements-clés. L'intention est de déclarer un cessez-le-feu, de discuter des futurs arrangements constitutionnels de l’Ukraine et de l’élection d’un nouveau président ukrainien le 25 mai. Il est toujours possible que cela tourne mal", écrit l'ex-ambassadeur dans son article intitulé "La crise ukrainienne met en lumière un nouvel ordre mondial". Le diplomate suggère à l'Occident de tirer quelques leçons de cette situation.

"Pendant 20 ans l'Occident n'a pas pris la Russie au sérieux, notamment avec la guerre au Kosovo et l'expansion de l'Otan. Quand elle a réagi par le rattachement de la Crimée et la déstabilisation du sud-est de l'Ukraine, l'Occident a fait demi-tour pour tenter de retenir les tentatives russes de rétablir l'Union soviétique. Heureusement, nous semblons nous être réveillés et voyons qu'il ne s'agit pas d'une Russie revancharde mais d'une Russie froidement calculatrice. Elle ne souhaite pas une guerre et ne veut pas endosser le fardeau économique de la reconstruction de l'est de l'Ukraine, la liste des revendications russes est minimale - la neutralité de l'Ukraine, une plus grande autonomie pour les russophones – et il faut l'accepter avant que la Russie se retire", écrit le diplomate.

Il reconnaît que l'époque de domination de l'Occident est révolue.

"Le monde, régi par des lois dans lequel nous imaginons vivre depuis 1991, a toujours été une illusion et elle est maintenant en train de s'estomper. C'était une illusion car les lois, telles qu’elles sont admirablement exposées dans la charte des Nations Unies, ont été en fait interprétées et décrétées par un Occident économiquement et militairement dominant. Quand l’Occident voit qu’il a besoin d'une exception – en Irak, au Kosovo, en Israël – les autres ronchonnent dans leur coin mais le soutiennent. Mais nous ne sommes plus dans un monde où l'Occident pouvait simplement imposer son point de vue", résume Anthony Brenton.

La conclusion du diplomate est la suivante: la meilleure solution pour l'Ukraine, et pour nous, serait de signer un accord avec la Russie pour chasser les grandes puissances, comme en Finlande pendant la Guerre froide.

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