South Stream: La Bulgarie a cédé sous la pression de Washington

© GazpromKommersant
Kommersant - Sputnik Afrique
S'abonner
La Bulgarie, qui avait résisté jusqu'à présent aux tentatives de l'Union européenne d'empêcher la construction du gazoduc russe South Stream, a cédé sous la pression des États-Unis, écrit lundi le quotidien Kommersant.

La Bulgarie, qui avait résisté jusqu'à présent aux tentatives de l'Union européenne d'empêcher la construction du gazoduc russe South Stream, a cédé sous la pression des États-Unis, écrit lundi le quotidien Kommersant.

Le premier ministre bulgare Plamen Orecharski a suspendu le projet dans le pays jusqu'au règlement des différends avec Bruxelles. Pour Gazprom, cette manœuvre pourrait bloquer le projet de fourniture de gaz en Europe en contournant l'Ukraine et maintenir la dépendance de son principal axe d'exportations aux relations entre Moscou et Kiev. Mais les États-Unis ne souhaitent pas compliquer la vie du South Stream uniquement pour des raisons politiques. Selon certaines informations, l'Ukraine se penche sur le placement de ses gazoducs sous le contrôle des compagnies américaines et européennes, alors que le South Stream réduirait à néant la valeur de l'actif.

Les républicains John McCain et Ron Johnson ont organisé hier avec le démocrate Chris Murphy une réunion à huis clos avec Plamen Orecharski, qui a porté principalement sur l'Ukraine. Chris Murphy a déclaré qu'il comptait sur une position unanime de l'Europe vis-à-vis de l'Ukraine, tandis que la Bulgarie a cessé de résister aux tentatives de bloquer la mise en œuvre du projet South Stream.

Ce dernier était supposé être lancé fin 2015 pour livrer en Europe jusqu'à 61 milliards de mètres cubes de gaz en contournant l'Ukraine et en réduisant à néant l'importance de son système de transport du gaz. L'UE s'oppose depuis longtemps à la réalisation de ce gazoduc, cherchant officiellement à le stopper depuis l'automne 2013. Mais les pays membres du projet, y compris de l'UE, refusaient jusque-là de satisfaire les exigences de Bruxelles. En outre, la Bulgarie s'opposait lors des sommets de l'UE à l'adoption d'une troisième série de sanctions contre la Russie. Mais les Américains ont réussi à faire plier Sofia.

Les tentatives de plus en plus actives des USA visant à empêcher la réalisation du projet South Stream pourraient se traduire par la vente du système de transport du gaz ukrainien au consortium d'investisseurs américains et européens – projet actuellement en consultation. La semaine dernière le premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk avait annoncé la restructuration de Naftogaz d'Ukraine, après quoi les gazoducs et les réserves de gaz seront extraits de la compagnie. Selon certaines informations, le gouvernement ukrainien est déjà en négociations avec Shell, ExxonMobil et Chevron sur leur éventuelle participation au sort du réseau ukrainien. La principale question porte sur les garanties de transit de Gazprom, car la valeur et l'importance du réseau ukrainien seraient minimes sans cela. Pour sa part, Gazprom ne cache pas que le South Stream est une option permettant de contourner le transit via l'Ukraine. Il est donc nécessaire d'imposer à Gazprom le transit via l'Ukraine pour que l'idée de participation des USA et de l'UE au réseau gazier ukrainien soit valable.

Le ministère russe de l'Energie a annoncé qu'il n'avait pas encore reçu de note officielle de la Bulgarie sur la suspension du South Stream et pourrait évoquer ce thème lors des pourparlers d'aujourd'hui avec la Commission européenne. Gazprom s'est refusé à tout commentaire, se référant également à l'absence de documents officiels.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала