La Serbie ne renonce ni à son amitié avec la Russie, ni au South Stream

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Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'est déplacé en Serbie, l'un des rares États européens à avoir conservé des relations amicales avec Moscou depuis le début de la crise ukrainienne, écrit mercredi 18 juin le quotidien Kommersant.

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'est déplacé en Serbie, l'un des rares États européens à avoir conservé des relations amicales avec Moscou depuis le début de la crise ukrainienne, écrit mercredi 18 juin le quotidien Kommersant. Les dirigeants serbes ont assuré à Lavrov que Belgrade ne choisirait pas entre l'Union européenne et la Russie, et que la réalisation du projet South Stream était dans l'intérêt du pays.

La visite de Sergueï Lavrov à Belgrade a fait des vagues. Il a dû livrer ses premières déclarations à la presse à peine descendu de l'avion: "Nous avons de nombreux projets stratégiques et économiques, des projets dans le secteur humanitaire. Nous sommes persuadés que c'est dans l'intérêt des Russes et des Serbes", a-t-il déclaré. Et lorsque la délégation russe s'est rendue au mémorial des libérateurs de Belgrade et au monument des guerriers soviétiques pour y déposer des gerbes, ses membres ont été accueillis par des dizaines d'habitants de la capitale serbe avec des drapeaux russes. Ils ont applaudi à l'approche du cortège du ministre, et ce dernier a applaudi à son tour, ce qui a particulièrement réjoui les personnes présentes. Une activiste d'une organisation patriotique serbe a remis au ministre un t-shirt avec l'inscription "La Serbie et la Russie – sœurs pour toujours". "La Russie est notre deuxième patrie et la Serbie doit rejoindre l'intégration eurasiatique", a-t-elle expliqué.

Toutefois, la position des autorités serbes est plus pragmatique. Après avoir obtenu le statut de candidat pour adhérer à l'UE il y a deux ans, Belgrade ne renonce pas à l'intégration européenne. Mais le ministre serbe des Affaires étrangères Ivica Dacic a expliqué hier qu'il ne s'agissait pas d'un choix à faire entre l'Europe et la Russie. En conférence de presse, il a également affirmé que le projet South Stream était dans l'intérêt national de la Serbie. "Si l'Europe possède le gazoduc Nord Stream, je ne vois aucune raison de ne pas construire le South Stream", a-t-il précisé.

Sergueï Lavrov a soutenu cette position en affirmant que le South Stream était l'unique solution systémique au problème d'approvisionnement du sud-est de l'Europe en gaz. Quant à l'aspiration de Belgrade à intégrer l'UE, le ministre russe a déclaré que Moscou respectait le choix du gouvernement serbe.

Les investissements russes en Serbie ne se limitent pas au South Stream – ils dépassent 1 milliard d'euros et Belgrade compte sur leur augmentation significative: la Serbie a présenté en octobre à la Russie 75 projets pour un montant total de 7 milliards d'euros. Cependant, certains investisseurs étrangers, y compris russes, sont confrontés en Serbie à de sérieux problèmes allant jusqu'à une discrimination flagrante: par exemple, contrairement à la législation, les actionnaires minoritaires se voient parfois refuser l'accès à la gestion des compagnies, voire à leur documentation. Le premier ministre serbe Alexandre Vucic l'a reconnu en promettant de "mettre un terme aux violations des droits des actionnaires étrangers". Comme Vucic a pratiquement tous les pouvoirs en Serbie, il devrait tenir sa promesse.

D'ailleurs, l'activation des contacts russo-serbes annoncée hier pourrait y contribuer. Rappelant que la dernière visite du ministre russe des Affaires étrangères à Belgrade datait de trois ans, Ivica Dacic a déclaré: "C'est une période trop longue pour le niveau actuel des relations politiques entre nos deux pays. Je peux affirmer qu'il n'y aura plus jamais d'intervalles aussi longs". Pour sa part, Sergueï Lavrov a invité son homologue à se rendre en visite à Moscou d'ici la fin de l'année. Le premier ministre serbe Alexandre Vucic pourrait également venir à Moscou dans les mois à venir.

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