Les islamistes abattent la frontière entre la Syrie et l'Irak

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Quatre villes à l'ouest de l'Irak, situées le long d'un axe routier stratégique, sont occupées par des combattants, écrit lundi le quotidien Nezavissimaïa gazeta. Il ne reste que 100 km jusqu'à la capitale. Mais surtout, ils ont réussi à éliminer la ligne frontalière entre la Syrie et l'Irak établie au début du XXe siècle.

Quatre villes à l'ouest de l'Irak, situées le long d'un axe routier stratégique, sont occupées par des combattants, écrit lundi le quotidien Nezavissimaïa gazeta. Il ne reste que 100 km jusqu'à la capitale. Mais surtout, ils ont réussi à éliminer la ligne frontalière entre la Syrie et l'Irak établie au début du XXe siècle. Cela pourrait être un pas vers la réalisation du plan des islamistes visant à créer un califat de la Méditerranée à l'Iran. Le gouvernement compte sur les instructeurs promis par le président Obama. Mais une partie des dirigeants chiites s'oppose à l'ingérence des Américains dans cette guerre.

La ville stratégique d'Al-Qa'im à la frontière irako-syrienne a été prise par les combattants de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), rapporte CNN. Cela signifie que cette organisation radicale sunnite peut facilement bénéficier des renforts de ses partisans en Syrie. Car en face d'Al-Qa'im se trouve une ville syrienne contrôlée par le Front Nosra et d'autres mouvements islamistes.

De facto, la frontière instaurée par les puissances coloniales entre l'Irak et la Syrie après la Première Guerre mondiale a cessé d'exister. L'EIIL a pour objectif de créer un califat qui s'étendrait de la Méditerranée jusqu'à l'Iran. De cette manière, les rêves des idéologues extrémistes de la révision des frontières et de la formation d'un Etat islamique inspirés par des canons du Moyen Âge pourraient ne pas relever de l'impossible.

Toutefois, le gouvernement de Nouri al-Maliki et ses généraux sont davantage préoccupés aujourd'hui par la menace directe qui pèse sur Bagdad. Le fait est que l'EIIL s'est emparé de trois autres villes de la province d'Anbar située le long d'un axe routier stratégique qui mène jusqu'à la capitale. Ces villes se trouvent à seulement 100 km de Bagdad. Le déploiement de l'offensive des combattants dépend notamment de certains chefs de tribus sunnites de la province d'Anbar.

En colère contre al-Maliki qui ne souhaite pas partager son pouvoir et a repoussé les sunnites à la périphérie dans les décisions portants sur les questions politiques et économiques, les tribus sunnites de plusieurs régions soutiennent l'EIIL.

Les communautés des sunnites et des chiites d'Irak sont en conflit depuis des décennies. Samedi dernier, une grande manifestation de la milice armée chiite organisée à Bagdad a rappelé que le conflit pourrait reprendre comme sept ans auparavant. Les miliciens marchaient avec des fusils automatiques, des lance-grenades et ont même montré des mines anti-véhicules électroniques conçus en Iran. La manifestation a été organisée par le chef chiite Moqtada al-Sadr.

Les combattants d'al-Sadr ont participé aux combats de guérilla contre les troupes américaines. Cette fois également beaucoup d'entre eux ont déclaré qu'ils empêcheraient le retour des Américains dans le pays.

Or les Américains ont été invités par Nouri al-Maliki. L'arrivée du premier groupe de 300 instructeurs militaires américains est attendue prochainement en Irak. Mais Obama a déclaré que les efforts militaires américains étaient voués à l'échec si aucun changement n'était opéré au sein du gouvernement. "Si nous ne voyions pas des sunnites, des chiites et des Kurdes au sein du commandement militaire, si nous voyions que les sunnites, les chiites et les Kurdes ne soutiennent pas ce que nous faisons, alors nous ne le ferions pas", a déclaré le président.

Comme le rapporte le Wall Street Journal, la Maison blanche avait approuvé encore fin 2013 un plan de transfert de renseignements à l'armée irakienne qui combat les extrémistes. Mais les agents américains partageaient avec les Irakiens uniquement un nombre réduit de photos sur l'ennemi craignant que l'information se retrouve entre les mains des Iraniens. Au final, l'offensive de l'EIIL a pris au dépourvu les forces de sécurité irakiennes.

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