Faire pression sur Poutine: une erreur des indépendantistes ukrainiens

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Les miliciens de Donetsk refusent de faire confiance aux autorités de Kiev, qui leur promettent un couloir humanitaire temporaire, écrit mardi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Les miliciens de Donetsk refusent de faire confiance aux autorités de Kiev, qui leur promettent un couloir humanitaire temporaire, écrit mardi le quotidien Nezavissimaïa gazeta. Ils n'estiment pas devoir déposer les armes ou quitter le pays. Dans le même temps, le commandant de la milice de la République populaire de Donetsk autoproclamée, Igor Strelkov, explique dans une déclaration qui circule sur internet que la situation des insurgés est pratiquement condamnée sans une aide militaire réelle et urgente de la Russie. Selon Strelkov, les miliciens ont commencé à perdre du terrain parce qu'immédiatement après les référendums dans les régions de Lougansk et de Donetsk, la Russie a refusé d'y envoyer ses casques bleus.

Sur le réseau social VKontakte, l'équivalent russe de Facebook, ont été diffusés les propos du commandant disant que Vladimir Poutine avait désavoué ses déclarations sur sa volonté de défendre la population pacifique russe du Donbass. De facto, le gouvernement russe a été accusé de sabotage, voire de trahison. Peu importe si ces déclarations ont été prononcées par Strelkov personnellement ou si elles diffusées en son nom: elles sont de toute façon répandues par les médias, qui ont un impact sur l'opinion publique.

Les propos sur cette "trahison" de la Russie, qui n'accorderait pas d'assistance militaire à Donetsk et à Lougansk, sont à interpréter comme une tentative de faire pression sur l'élite dirigeante russe et, plus concrètement, Vladimir Poutine. Une partie de son entourage tente certainement, de la même manière et avec des arguments similaires, d'influer sur le président.

Comme l'a montré la pratique de Vladimir Poutine, il n'aime pas que ses décisions semblent avoir été prises sous la pression. Poutine n'admet aucun ultimatum, chantage ou coercition.

En règle générale, il est question de la pression sur Poutine du côté de l'Occident, de l'opposition ou des militants des droits de l'homme en Russie. Leur pression conduit le plus souvent au durcissement de la position du gouvernement, à son obstination, une rhétorique intransigeante et au dénigrement propagandiste des opposants.

Cependant, dans le cas de Donetsk et de Lougansk, le gouvernement russe et Poutine ressentent la pression d'un sujet qu'ils ont eux-mêmes éveillé en décidant de jouer le "jeu criméen". Premièrement, les miliciens. Deuxièmement, les faucons de l'élite dirigeante russe. Troisièmement, l'électorat patriote-radical qui porte la popularité de Poutine à 80%.

Demander de l'aide est une chose, mais l'exiger en accusant de trahison et de sabotage tout en diffusant immédiatement ces exigences dans les réseaux patriotiques sur internet en est une autre. Les reproches contre Poutine ne sont pas le meilleur moyen d'obtenir de la Russie une assistance "d'urgence à grande échelle". Ils pourraient au contraire pousser le gouvernement russe à être plus favorable envers les initiatives du président ukrainien Petro Porochenko.

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