L'Occident compte étouffer la Russie financièrement

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On connaîtra aujourd'hui le nom des personnes et des organisations contre lesquels l'Union européenne a adopté hier des sanctions à cause du rattachement de la Crimée à la Russie et de la déstabilisation de l'est ukrainien, écrit mercredi 30 juillet le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

On connaîtra aujourd'hui le nom des personnes et des organisations contre lesquels l'Union européenne a adopté hier des sanctions à cause du rattachement de la Crimée à la Russie et de la déstabilisation de l'est ukrainien, écrit mercredi 30 juillet le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Les ambassadeurs des 28 pays de l'UE ont décidé mardi à Bruxelles de bloquer les avoirs, dans les banques européennes, de quatre hommes d'affaires proches du Kremlin et de quatre organisations dont une banque. Plus tôt, le Wall Street Journal rapportait qu'à cette liste s'ajouteraient cinq individus et deux organisations – Sberbank et VTB.

Le mandat informel pour l'extension et le durcissement des sanctions antirusses a été convenu lundi dans le cadre d'une conférence téléphonique entre cinq dirigeants des pays de l'UE et de l'Otan.

Etaient en ligne le président américain Barack Obama, la chancelière Angela Merkel, le président français François Hollande, le premier ministre britannique David Cameron et son homologue italien Matteo Renzi. Ils ont décidé d'adopter de nouvelles sanctions contre la Russie "en raison de la crise en Ukraine", a annoncé l'Elysée. Pour sa part, Berlin souligne "l'unanimité au sujet des sanctions convenues contre la Russie, car les livraisons d'armes et d'équipements continuent, tout comme l'infiltration de combattants dans l'est de l'Ukraine".

Règlement de la situation en Ukraine >>

Les réunions à distance sont de plus en plus courantes mais ce format était encore inédit. Faisant pression sur l'Europe, Washington a préalablement annoncé qu'il adopterait également des sanctions supplémentaires cette semaine. En cas de combinaison des sanctions UE-USA, il pourrait s'agir d'une approbation de la stratégie transatlantique générale à l'égard de la Russie.

En proclamant hier que l'Occident "serrait les rangs face à Poutine", le Spiegel signale en même temps que les Allemands craignent pour les exportations de leurs voitures en Russie, les Français pour la livraison des Mistrals et les Italiens pour leurs intérêts énergétiques. Les exportations des pays de l'UE en Russie sont estimées à près de 120 milliards d'euros. Le quart, soit 36 milliards d'euros, revient à l'Allemagne, plus de 11 milliards à l'Italie. Mais même les pays comme le Royaume-Uni, la Pologne, la Suède et les pays baltes, qui insistaient tout particulièrement sur les sanctions, ne pourront pas éviter des dommages collatéraux, avertissent les experts. Pratiquement les trois quarts des boissons et produits de tabac lettons sont exportés vers la Russie, ou encore un tiers des produits alimentaires lituaniens, par conséquent les mesures de rétorsion éventuelles pourraient avoir de sérieuses répercussions. De nombreux quotidiens européens reconnaissent que les sanctions contre la Russie sont seulement profitables aux USA, dans la concurrence économique avec l'Europe. "Le commerce entre l'Europe et la Russie est dix fois supérieur à celui entre les Etats-Unis et l'empire de Poutine", rappellent les quotidiens allemands.

Malgré les motifs de propagande concordants au sujet des sanctions antirusses, l'attitude reste prudente en Europe. Comme le rapporte le site EUobserver, le préjudice des mesures évoquées pour l'UE et la Russie serait comparable. Une source ayant connaissance des sanctions économiques de Bruxelles a déclaré au site que leur adoption coûterait à la Russie 23 milliards d'euros (1,5% du PIB) cette année et 75 milliards d'euros (4,8% du PIB) l'an prochain. Cependant, les pays de l'UE seront également touchés par les restrictions d'accès de la Russie aux marchés financiers, l'interdiction des fournitures d'armes ainsi que des produits et des technologies à double usage. La Commission européenne estime les pertes de l'UE à 40 milliards d'euros (0,3% du PIB) cette année et à environ 50 milliards d'euros (0,4% du PIB) en 2015, car la Russie est capable d'adopter des sanctions à son tour. Au final, en deux ans la Russie perdra environ 100 milliards d'euros et l'UE – jusqu'à 90 milliards d'euros.

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