Sanctions contre une compagnie aérienne russe: l'aviation civile menacée

© RIA Novosti . Andrei Iglov / Accéder à la base multimédiaVedomosti
Vedomosti - Sputnik Afrique
S'abonner
A cause des sanctions économiques européennes, la compagnie aérienne Dobrolet, qui avait commencé son activité il y a un peu plus d'un mois avec des liaisons vers Simferopol, cesse ses vols et la vente de billets à partir d'aujourd'hui, écrit lundi le quotidien Vedomosti.

A cause des sanctions économiques européennes, la compagnie aérienne Dobrolet, qui avait commencé son activité il y a un peu plus d'un mois avec des liaisons vers Simferopol, cesse ses vols et la vente de billets à partir d'aujourd'hui, écrit lundi le quotidien Vedomosti.

Après les mesures européennes contre la compagnie, certains agents européens ont refusé de tenir leurs engagements et des contrats de leasing, de maintenance technique ou encore d'assurance ont été annulés, selon le communiqué de Dobrolet. Les représentants de la compagnie et de son propriétaire, Aeroflot, se sont refusés à tout commentaire.

Dès le 4 août, une autre succursale d'Aeroflot, Orenburg Airlines, assurera les vols à destination de Simferopol jusqu'au 15 septembre, et vers Volgograd jusqu'au 20 août inclus.

Dobrolet a été ajoutée à la liste des sanctions européennes la semaine dernière, car elle propose des vols vers la Crimée.

La compagnie allemande Lufthansa Technik, qui avait remporté l'appel d'offres pour la maintenance de la flotte de la jeune compagnie low cost,  a donc finalement refusé de travailler avec Dobrolet.

La compagnie américaine de location BBAM a suivi son exemple, selon une source proche des sous-traitants de Dobrolet. Aucun commentaire n'a pu être obtenu à ce sujet.

Les sanctions ont également entraîné l'annulation du contrat pour la réassurance des risques de Dobrolet, comme l'indique la lettre de la directrice générale par intérim d'Alfastrakhovanie, Vera Volkoune, adressée au directeur général d'Aeroflot Vitali Saveliev le 1er août. Le contrat d'assurance et Alfastrakhovanie tiendra ses engagements à part entière en dépit de l'absence de la réassurance.

Dobrolet dispose de trois avions: deux Boeing 737-800 et un Sukhoi Superjet 100. Il était prévu d'accroître le parc jusqu'à 8 avions cette année et le doubler l'an prochain, d'après la compagnie. En 2016, Dobrolet comptait lancer des vols vers Riga et, en 2018, transporter 10 millions de passagers vers 45 destinations en Russie et dans le monde. On prévoyait un chiffre d'affaires à hauteur de 150 millions de dollars. Les investissements dans la création de la compagnie low cost étaient estimés à 100 millions de dollars.

Désormais, Aeroflot devra revoir le plan de management de Dobrolet, explique l'analyste d'IFK Metropole Andreï Rojkov. Les compagnies russes dépendent à 90% des organismes de location internationaux. Alors que les taux d'intérêts sont plus élevés en Russie par rapport aux sociétés de leasing internationales, la maintenance technique est également plus chère, déclare l'expert.

Il serait possible théoriquement de signer de nouveaux contrats avec les compagnies de leasing et de maintenance technique en faisant appel aux sociétés asiatiques, dont chinoises, très présentes aujourd'hui dans ce secteur", explique Alexeï Sinitski, rédacteur en chef de la Revue du transport aérien. Mais cela demande du temps, plusieurs mois au minimum, ajoute-t-il.

"Il faut trouver et préparer un avion, préparer les documents. Quoi qu'il en soit, la compagnie devra réorienter son travail sur les vols en Russie – on peut oublier les vols en Europe jusqu'à la levée des sanctions", déclare une source proche d'un sous-traitant de Dobrolet.

"C'est un sérieux préjudice et un très mauvais signal pour toute l'aviation civile russe – toute compagnie opérant la liaison avec la Crimée – Aeroflot, S7, Ural Airlines, Red Wings – pourrait se retrouver à la place de Dobrolet", explique Alexeï Sinitski.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала