Si l'élection présidentielle française avait lieu ce dimanche, la présidente du Front national (FN) Marine le Pen arriverait en tête selon un sondage publié aujourd'hui par l'hebdomadaire Marianne, rapporte mardi le quotidien Kommersant. Bien que la prochaine échéance présidentielle française soit fixée à 2017, ce résultat indique que la place de Marine le Pen au second tour est déjà presque assurée.
Le PS ne s'étend pas publiquement sur ses perspectives en 2017: le président François Hollande est actuellement si peu soutenu qu'il est trop tôt pour parler d'un second mandat. En revanche, le premier ministre socialiste Manuel Valls affiche prudemment ses ambitions présidentielles.
Les ex-premiers ministres François Fillon et Alain Juppé, sans oublier bien sûr l'ex-président Nicolas Sarkozy (tous trois dans l'opposition UMP), témoignent de leur intérêt pour le siège présidentiel. Quant à l'extrême droite, Marine Le Pen gagne en popularité ces dernières années.
L'hebdomadaire Marianne a commandé à l'IFOP un sondage afin de connaître les préférences des Français pour la prochaine présidentielle: les résultats ont fait beaucoup de bruit dans le pays. Selon la majorité, Hollande et Valls n'ont aucune chance de passer le premier tour - on leur prédit au meilleur des cas 17% des voix. Le second tour serait ainsi disputé entre l'UMP et le FN. Le rival le plus probable de Marine Le Pen est Nicolas Sarkozy. Toutefois, même contre l'ex-président, les chances de Le Pen sont grandes avec 26% contre 25% pour Sarkozy.
Les centristes du MoDem de François Bayrou (12-13%), le Front de gauche de Jean-Luc Mélenchon (10-11%) et les verts représentés par Cécile Duflot (3%) ne pourront pas rivaliser.
Rappelons que le FN s'était déjà retrouvé au second tour en 2002, quand Jean-Marie Le Pen avait affronté Jacques Chirac. L'écart entre les candidats était minime au premier tour et seule la concentration de toutes les forces de gauche, de droite et du centre avait empêché Le Pen de devenir chef de l'Etat.
Et bien que la différence de 1% soit insignifiante - avec une marge d'erreur annoncée par l'IFOP à hauteur de 1,4-2,8% - le sondage publié par Marianne a mis en évidence que de nombreux Français étaient prêts à faire confiance à Marine Le Pen. Et pratiquement nul ne doute qu'elle passera au second tour, où la victoire serait à portée de main. Telle est la première conclusion du sondage.
Par ailleurs, il est difficile de savoir qui sera le rival de Le Pen – après tout, à la présidentielle, on ne vote pas uniquement pour un parti mais aussi pour une personnalité. Les sociologues ont pris les devants en proposant aux participants la possibilité de voter pour Sarkozy, qui n'a pas encore annoncé qu'il se présenterait. Parmi les membres de l'UMP 60% soutiennent sa candidature, mais l'attitude des Français lui est bien moins favorable qu'au sein du parti. A la question de savoir si elle était prête à affronter l'ex-président, Marine Le Pen a déclaré sur la chaîne de télévision BFM qu'elle ne croyait pas en son retour et qu'il lui serait même profitable d'avoir un tel adversaire. Néanmoins, une autre conclusion à tirer du sondage est que la présidente du FN pourrait affronter au second tour un candidat de l'UMP.
La troisième conclusion est le constat de dégringolade du PS. Les pronostics faits à trois ans d'une échéance électorale ne se réalisent pas toujours mais la faiblesse des socialistes au pouvoir est aujourd'hui flagrante. Quelles que soient les questions des sociologues français les notes de François Hollande ont toutes les chances d'être au plus bas. Ses adversaires se frottent les mains: "Non seulement il perdra, mais il entraînera avec lui tout le PS".
