Kiev demande une aide militaire à l'Otan et à l'UE

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Kiev s'est adressé à l'Union européenne et à l'Otan en leur demandant d'accorder une aide militaire, écrit lundi le quotidien Izvestia.

Kiev s'est adressé à l'Union européenne et à l'Otan en leur demandant d'accorder une aide militaire, écrit lundi le quotidien Izvestia.

"Les demandes de ce genre vont à l'encontre d'une série d'accords sur la coopération militaire entre la Russie et l'Ukraine, ainsi que ceux entre l'Ukraine et d'autres pays de la CEI. En dépit du conflit entre la Russie et l'Ukraine, ils n'ont pas été dénoncés. Et si Kiev acceptait une aide militaire de l'Occident, cela annulerait tous ses accords avec la Russie et d'autres membres de la Communauté", a déclaré Valeri Chniakine, membre du comité pour la défense au Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe).

De plus, selon le sénateur, l'Otan et l'UE doivent comprendre que des fournitures d'armes ne feraient qu'accroître la tension en Ukraine.

"Sachant que ni Igor Kolomoïski (qui finance le mouvement Secteur droit), ni Dmitri Iaroch (chef du Secteur droit) n'estiment devoir exécuter les directives du président Piotr Porochenko. Qui recevra, alors, l'aide militaire de l'Occident? Il est probable qu'elle tombe entre les mains de divers groupes criminels", a-t-il souligné.

"Les fournitures d'aide militaire de l'UE et de l'Otan en Ukraine n'ont rien à voir avec les normes du droit international, au moins parce que selon les déclarations de Kiev le gouvernement mène une opération antiterroriste dans l'est du pays. Cette mission est menée par les forces de l'Etat sans utiliser d'armements lourds, qui plus est de missiles", explique Vladimir Evseev, directeur du Centre russe d'études sociopolitiques.

D'après l'expert, Kiev s'est lui-même perdu dans ses propres formulations. Si les événements dans l'est du pays sont une opération antiterroriste, alors personne ne doit s'ingérer. Mais en reconnaissant la situation comme une guerre et en demandant l'aide de l'Occident, la Russie aurait aussi le droit de venir en aide aux forces d'autodéfense.

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Pavel Klimkine a demandé cette aide militaire à l'UE et à l'Otan le jour même de la rencontre entre les ministres des Affaires étrangères allemand, russe, français et ukrainien à Berlin. D'ailleurs, Pavel Klimkine et Sergueï Lavrov pourraient se rencontrer en tête à tête lors de cette réunion.

Comme l'a expliqué la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova, il est prévu d'y soulever tous les aspects de la situation actuelle en Ukraine et d'évoquer les solutions pacifiques conformément aux documents déjà adoptés.

"Kiev spécule sur le fait qu'en faisant abstraction de toutes les normes éthiques et morales, l'Occident pourrait de jure fournir cette aide. Il n'y a pas de normes internationales interdisant directement les actions de ce genre", a souligné Vladimir Evseev.

Selon Valeri Chniakine, il est également possible de trouver une échappatoire en fournissant des armes sous l'apparence d'une vente, c'est-à-dire en concluant un contrat commercial.

"Contrairement à la plupart des points chauds de la planète, l'Ukraine n'est pas frappée par des sanctions de l'Onu et on ne pourrait pas parler de violation des normes juridiques. En revanche, cette démarche serait un nouveau pas vers une escalade imprévisible", explique l'expert militaire Dmitri Litovkine.

Selon ce dernier, avec de telles déclarations Kiev souligne une fois de plus qu'il est incapable de lutter seul contre les forces d'autodéfense dans le sud-est du pays.

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