L'Europe de l'Est prépare son réarmement face à la Russie

© Ministry of Defence of Latvia / Gatis DiezinsNovye Izvestia
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Les forces militaires polonaises, lettones, estoniennes et lituaniennes préparent leur réarmement, selon le ministre letton de la Défense Raymond Vejonis, écrit mercredi le quotidien Novye Izvestia.

Les forces militaires polonaises, lettones, estoniennes et lituaniennes préparent leur réarmement, selon le ministre letton de la Défense Raymond Vejonis, écrit mercredi le quotidien Novye Izvestia.

Il est probablement question d'achat d'armes pour ces forces armées peu opérationnelles. Autre scénario envisageable: les pays d'Europe de l'Est s'apprêtent à jouer le rôle de pays de transit pour fournir des armes en Ukraine.

C'est la publication retentissante du Spiegel – le journal affirme que les pays baltes et la Pologne proposeront d'inscrire dans les documents finaux du sommet de l'Otan des 4 et 5 septembre au pays de Galles la possibilité d'utiliser les systèmes du bouclier antimissile (ABM) contre la Russie - qui a poussé les dirigeants d'Europe de l'Est à se prononcer sur leur politique de défense. Selon les journalistes se référant à leurs propres sources, l'Allemagne s'opposera à l'initiative de ces pays et elle ne sera peut-être pas la seule. Alors que les USA apprécient tout particulièrement cette idée. Rappelons qu'officiellement, l'ABM est considéré comme un système protégeant l'Europe contre d'éventuels missiles iraniens.

La direction de l'Otan elle-même s'est engagée à démentir la publication du Spiegel et a déclaré à plusieurs agences de presse que la position officielle de l'Alliance restait inchangée: l'ABM ne vise pas la Russie. Mais le démenti des dirigeants d'Europe de l'Est a été plus controversé. "Le Spiegel fait probablement allusion dans son article à l'installation de missile à longue portée. La Lettonie n'a pas de tels projets, à ce que je sache. Nous comptons développer la défense antiaérienne de courte portée. Par exemple en achetant des lance-roquettes sol-air portatifs".

Toutefois, il se pourrait bien que le sujet de la défense antiaérienne soit soulevé par l'Europe de l'Est pour une autre raison. La nouvelle situation géopolitique provoquée par les événements en Ukraine sera le thème central du sommet de l'Otan au pays de Galles et dans ce sens, les observateurs attendent de cette réunion de nombreuses décisions très inattendues. "Depuis la fin de la Guerre froide, l'Otan s'est progressivement dégradée en tant que bloc militaire. Les "anciens" de l'Otan ont réduit considérablement leurs dépenses pour la défense, pensant que les "nouveaux" augmenteraient les leurs. Or ces derniers pensaient exactement l'inverse. Et tout le monde voyait les dépenses pour la défense comme un gaspillage. S'armer contre qui? Et pourquoi dépenser de l'argent si l'économie frappée par la crise en aurait bien plus besoin? Le sommet nous dira dans quelle mesure la situation en Ukraine a changé cette position. Du moins, l'Otan aura une nouvelle raison d'être: un ennemi familier pour la dissuasion duquel l'Alliance a été initialement créée", analyse l'expert militaire Alexandre Khramtchikhine.

Comme le rapporte la chaîne polonaise TVN24 Biznes et Swiat, les membres de l'Otan pourraient décider lors du sommet de vendre des armes des pays membres à l'Ukraine. Les journalistes polonais se réfèrent à leurs sources pour annoncer que les autorités ukrainiennes ont précisément demandé à Varsovie de leur vendre des armes au cas où la guerre dans le Donbass débouchait sur un conflit direct avec la Russie. Parmi les armes demandées par Kiev on trouve également des systèmes sol-air. Les sources de la presse polonaise ne précisent pas le rayon d'action de ces systèmes.

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