La Russie risque de perdre une partie du marché gazier européen

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Bruxelles demande aux USA qu'ils exportent au plus vite leur pétrole et leur gaz vers l'Europe dans le cadre de la zone de libre-échange transatlantique, a annoncé hier à Washington le commissaire européen au commerce Karel de Gucht, écrit jeudi le quotidien Novye Izvestia.

Bruxelles demande aux USA qu'ils exportent au plus vite leur pétrole et leur gaz vers l'Europe dans le cadre de la zone de libre-échange transatlantique, a annoncé hier à Washington le commissaire européen au commerce Karel de Gucht, écrit jeudi le quotidien Novye Izvestia.

Le commissaire explique cette urgence par les fortes frictions dans les relations entre l'Occident et la Russie, principal fournisseur d'hydrocarbures en Europe. Les experts soulignent qu'avec toute la volonté du monde l'UE ne pourra pas se réorienter rapidement vers d'autres sources d'hydrocarbures. Côté russe, la perte d'un tel consommateur serait un sérieux préjudice car le budget national dépend à plus de 50% des recettes pétrogazières.

Karel de Gucht a noté qu'un accord pour le Partenariat transatlantique de commerce et d'investissement (TTIP) pourrait être signé fin 2015, qui devrait inclure des fournitures d'hydrocarbures américains en Europe. Selon lui, le "question énergétique est urgente" en pleine crise des relations de l'UE avec Moscou. Toutefois, comme le souligne le président de l'Institut de politique énergétique et ancien vice-ministre russe de l'Energie Vladimir Milov, la demande européenne d'accroître les importations des USA ne signifie pas encore que des mesures réelles seront prises à court terme, en raison des entraves administratives de la législation américaine — en 1975, les USA ont adopté une loi fédérale interdisant l'exportation de pétrole brut.

Quant aux fournitures de gaz, elles sont ralenties par de longues et complexes procédures d'autorisation aux Etats-Unis, qu'il n'est pas facile d'accélérer. Le gaz américain arrivera tout de même un jour ou l'autre sur le marché européen, offrant aux consommateurs européens un plus grand choix de fournisseurs. Cette volonté flagrante de l'Europe de réduire sa dépendance envers les hydrocarbures russes pourrait avoir un sérieux impact sur les recettes de la Russie.

"Gazprom pourrait perdre une grande part du marché européen, comme ce fut le cas au début de la crise en 2008, remarque Vladimir Milov. De plus, la sortie prudente sur le marché de l'Iran joue également son rôle – Téhéran a déjà dépassé la Russie en termes de réserves de gaz officielles et pourrait atteindre sa capacité d'exploitation maximale d'ici 3 à 5 ans".

Les recherches de marchés d'écoulement alternatifs ont peu de chances d'aboutir, selon l'expert. Sachant que la Chine ne paiera pas Moscou plus que l'Europe et que la Russie connaît un retard catastrophique dans la mise en place des projets pour le gaz liquéfié qui lui permettraient de sortir sur les marchés d'autres pays d'Asie.

La baisse des tarifs gaziers sur le marché extérieur, à laquelle devra probablement recourir Gazprom à moyen terme, entraînera presque à coup sûr une augmentation des tarifs sur le marché intérieur. Les tarifs de gaz augmentent déjà régulièrement pour les Russes.

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