Russie-UE: la zone de libre-échange toujours d'actualité?

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Les restrictions à l'importation "ne sont pas des sanctions" et la Russie reste disposée à évoquer la création d'une zone de libre-échange avec l'UE, a déclaré hier le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov devant les membres de l'Association of European Businesses (AEB), écrit mercredi le quotidien Kommersant.

Les restrictions à l'importation "ne sont pas des sanctions" et la Russie reste disposée à évoquer la création d'une zone de libre-échange  avec l'UE, a déclaré hier le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov devant les membres de l'Association of European Businesses (AEB), écrit mercredi le quotidien Kommersant.

Selon la Commission économique eurasiatique, il faudrait trouver une "solution intermédiaire" sous forme d'un "accord de partenariat" avec l'UE, mais il ne peut pas être question de créer "une ZLE entre l'UE et l'Union économique eurasiatique (UEE) dans un avenir prévisible".

Sergueï Lavrov a détaillé hier les fondements de la politique commerciale et géoéconomique actuelle de Moscou vis-à-vis des affaires européennes, sans tenir compte des règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) pour la résolution des litiges. "En restreignant l'accès des institutions financières russes aux ressources créancières Bruxelles a en fait créé, pour les marchandises européennes, des conditions plus favorables sur le marché intérieur russe. Les subventions pour un hectare de surfaces ensemencées en UE sont six fois supérieures à celles versées en Russie. Par conséquent, les mesures de restriction à l'importation ne sont pas des sanctions – c'est notre droit de protéger les intérêts économiques nationaux et de lutter contre une concurrence déloyale", a-t-il déclaré.

L'idée de créer une ZLE avec l'Union européenne "de Lisbonne à Vladivostok", initiée par le président russe Vladimir Poutine, a été évoquée pour la dernière fois au niveau bilatéral en janvier 2014, lors du sommet UE-Russie. Fin août, dans le contexte de tension croissante autour de la signature de la partie économique de l'accord d'association entre l'Ukraine et l'UE, elle a été réitérée par le président. "Nous sommes favorables à l'établissement d'une coopération plus étroite entre l'UE et l'Union économique eurasiatique et recherchons des solutions pour conjuguer les deux processus d'intégration", a-t-il déclaré au sommet de l'Union douanière, en présence du président ukrainien et des représentants de la Commission européenne. En septembre, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a déclaré que c'est justement "l'acceptation" par la Russie de l'accord d'association entre l'UE et l'Ukraine qui permettrait de se rapprocher de la création d'une ZLE.

Auparavant, les négociateurs commerciaux russes reconnaissaient que depuis quelques années les tentatives d'aboutir à une conversation objective sur les perspectives de créer une ZLE étaient complètement rejetées par l'UE, ce qui ne faisait que s'aggraver par l'intégration en cours dans le cadre de l'Union douanière et l'UEE.

"Il est important de ne pas manquer l'occasion et de commencer à chercher une solution qui puisse porter ses fruits à court terme, en dépit de la profonde crise de confiance. On pourrait trouver une solution intermédiaire sous la forme d'un partenariat entre les deux unions sur la base d'un accord non-préférentiel", estime le ministre du Commerce de la Commission économique eurasiatique Andreï Slepnev. Selon lui, il faut établir avant tout un dialogue formel régulier portant sur le développement du commerce entre l'UE et l'UEE.

Andreï Souzdaltsev, du Haut collège d'économie, juge l'idée d'une ZLE "riche et prometteuse" mais est convaincu qu'il ne peut en être question dans un avenir prévisible. Qui plus est, les efforts de la nouvelle commissaire européenne au Commerce Cecilia Malmström viseront à court terme à signer le plus grand traité commercial bilatéral de l'histoire entre l'UE et les USA. Dans quelques années, les normes techniques, sociales et écologiques de l'UE se rapprocheront certainement de celles des USA – dans ces conditions on peut difficilement parler de l'objectivité des négociations avec l'UEE.

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