Selon le Service fédéral de renseignement allemand (BND), le Boeing malaisien a été abattu par les séparatistes avec un système sol-air Bouk pris à l'armée ukrainienne, a écrit mardi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.
Cette information a été rapportée au comité compétent du Bundestag le 8 octobre. Mais la fuite n'a paru que maintenant dans l'hebdomadaire Spiegel.
Quelle est la raison de cette fuite? Les sanctions contre la Russie ont énormément nui aux entreprises allemandes et suscitent beaucoup de mécontentement. La politique de la chancelière Merkel est sévèrement critiquée. Le renseignement a probablement tenté ainsi d'améliorer la position de la chancelière.
Arriver à la conclusion et présenter les preuves n'est pas la même chose. Il n'existe aucune preuve que les insurgés ont abattu l'avion de ligne. Sinon, elles auraient été présentées depuis longtemps. Qui plus est, le 20 juillet (le Boeing a été abattu le 16 juillet), le secrétaire d'Etat américain John Kerry a déclaré que Washington disposait des informations indiquant que l'avion de Malaysia Airlines a été abattu par les insurgés.
Le 23 juillet, le porte-parole du renseignement américain a déclaré que les renseignements des USA ne disposaient pas de preuves de l'implication de la Russie dans le crash du Boeing, mais supposaient que l'avion a été abattu par erreur par les forces d'autodéfense des républiques populaires de Lougansk et de Donetsk autoproclamées. L'avion aurait été abattu par un missile d'origine russe SA-11 (Bouk). Ces suppositions s'appuyaient sur des photos satellites présumées et des informations sur les réseaux sociaux.
Depuis, ces "suppositions" sans preuve se basant sur des informations sur internet sont mentionnées à chaque conférence de presse officielle et dans les rapports des USA et de leurs alliés. Tout en reconnaissant que l'authenticité des informations du web n'est pas confirmée.
En revanche, on tait et on ignore d'autres informations qui permettent de conclure que le Boeing a été abattu par une batterie ukrainienne de Bouk au cours des exercices imprévus.
Il est à noter la coordination des événements médiatiques des alliés américains. Le 8 octobre, le comité du Bundestag entend le rapport de Schindler et le même jour le chef du Service de sécurité ukrainien Valentin Nalivaïtchenko fait une déclaration sur l'implication de militaires russes dans la catastrophe du Boeing. Comme toujours, sans aucune preuve.
Depuis l'été, l'artillerie ukrainienne bombarde la zone du crash pour tenter de détruire les preuves. Près de 80 experts internationaux n'arrivent pas à travailler normalement et quittent la zone des combats pratiquement sans aucun résultat.
Même pendant la trêve estivale l'armée ukrainienne avait lancé une offensive dans cette région pour essayer de prendre le contrôle de la zone du crash.Tandis que les insurgés s'efforcent d'assurer la sécurité des experts. Leurs efforts ont permis de récupérer les corps et leurs affaires. Ils ont transmis les boîtes noires dont l'intégrité est confirmée par les experts. Bref, des criminels ne se comporteraient pas de cette manière.
On adopte un tel comportement quand on cherche à se protéger de fausses accusations. Or établir la vérité est l'unique moyen de s'en protéger.
Mais la vérité n'intéresse pas l'Occident. Sans aucune preuve il proclame la Russie responsable et lui envoie une nouvelle vague de sanctions politiques et économiques. C'était manifestement le véritable objectif de la provocation autour du Boeing malaisien.
L'enquête internationale est loin d'être transparente et progresse très lentement. La Malaisie et la Russie sont visiblement les seules à souhaiter que cette enquête aboutisse. Le rapport final est prévu pour l'été prochain. Mais aujourd'hui déjà les médias européens ont cessé de mentionner le crash du Boeing. Il a été pratiquement oublié. C'est apparemment le but des USA, de l'Ukraine et du reste de l'Occident. Les sanctions antirusses ont été adoptées, le chaos dirigé en Ukraine continue, et désormais peu importe qui a en réalité abattu le Boeing et pourquoi.
