Kiev pourrait instaurer la loi martiale dans les régions séparatistes

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La situation dans l'est de l'Ukraine s'est significativement aggravée, constate mercredi 5 novembre le quotidien Novye Izvestia.

La situation dans l'est de l'Ukraine s'est significativement aggravée, constate mercredi 5 novembre le quotidien Novye Izvestia.

Le président ukrainien Piotr Porochenko a profité de la réunion du Conseil de sécurité nationale et de défense pour proposer d'annuler le statut particulier de certains districts des régions de Donetsk et de Lougansk. Selon lui, "l'organisation des pseudo-élections le 2 novembre a torpillé la loi et a considérablement exacerbé la situation dans le Donbass".

"Les unités militaires illégales du Donbass enfreignent massivement la trêve ces derniers temps", affirme le Conseil ukrainien de sécurité nationale et de défense. Les positions des forces ukrainiennes seraient "attaquées tous les jours par des chars, des lance-roquettes multiples (LRM) Grad et des lance-roquettes". Le communiqué officiel du conseil rapporte "des déplacements incessants de matériel et de personnel ennemi entre le territoire russe et le territoire ukrainien temporairement contrôlée par les rebelles".

Le président Porochenko avait donc l'intention d'évoquer, mardi soir à la réunion du Conseil de sécurité nationale et de défense, l'annulation de la loi sur la décentralisation de l'administration locale autonome dans certains districts des régions de Donetsk et de Lougansk. Toutefois, Porochenko a souligné que l'Ukraine poursuivrait la ligne de décentralisation et d'élargissement des pouvoirs des autorités locales. Kiev est prêt à adopter une nouvelle loi mais à condition que toutes les parties respectent le protocole de Minsk, c'est-à-dire un cessez-le-feu à part entière, la création d'une zone-tampon et l'établissement d'un contrôle à la frontière. Et malgré l'annulation de la loi actuelle, "l'infrastructure du Donbass sera rétablie", a affirmé Porochenko. Les travaux seront pris en charge par le FMI à condition que l'est de l'Ukraine accepte le pouvoir ukrainien et la paix.

La République populaire de Donetsk autoproclamée a réagi avec émotion aux intentions de Kiev. L'un de ses leaders, Alexandre Zakhartchenko, a déclaré que l'annulation de la loi sur le statut particulier du Donbass pèserait sur la conscience du président ukrainien. Il a également fait part de sa volonté de rencontrer le chef de l’État.

L'annulation de la loi en question est logique. De facto, elle signifie que le processus de négociation est rompu et se trouve dans l'impasse, estiment les politologues ukrainiens.

Compte tenu de l'évolution de la situation dans la région, les experts n'excluent pas l'éventualité d'une instauration de la loi martiale. En ce qui concerne les événements à venir, le directeur du Centre d'études politiques appliquées Penta, Vladimir Fessenko, pense que "tout dépend des séparatistes soutenus par la Russie". "Si, renforcés par des groupes militaires russes, ils partaient à l'offensive, alors malheureusement on pourrait assister à l'instauration de la loi martiale et à la sortie de l'Ukraine du processus de négociations. Et les signes d'escalade du conflit sont déjà flagrants", explique le politologue.

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