Prague: la minorité agressive manifeste

S'abonner
2.500 personnes ont participé à une manifestation organisée à Prague contre la politique du pouvoir, et visant personnellement le chef de l’État, écrit mercredi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

2.500 personnes ont participé à une manifestation organisée à Prague contre la politique du pouvoir, et visant personnellement le chef de l’État, écrit mercredi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

Cette minorité agressive affirmait parler au nom de tout le peuple tchèque bien que la première élection présidentielle tchèque au suffrage universel direct a été remportée par Milos Zeman avec 2.717.405 voix.

Quels sont les critiques des manifestants à l'encontre du président tchèque? Il a visiblement sa propre opinion sur les événements dans le monde, qui ne coïncide pas toujours avec la vision imposée par les médias occidentaux, notamment américains. Zeman a qualifié, à la radio tchèque, le groupe Pussy Riot de "groupe pornographique qui, au minimum, s’est livré à des exactions dans une cathédrale orthodoxe". Il a littéralement traduit Pussy Riot en tchèque dans son équivalent français de "chatte". Zeman critique également l'aspiration de Mikhaïl Khodorkovski à se blanchir, voulant se transformer de grand voleur en prisonnier politique. Plus impardonnable encore de la part du président: il a appelé l'Union européenne à se résigner à la réunification de la Crimée avec la Russie et prôné l'annulation des sanctions contre Moscou. Zeman a affirmé que ces mesures nuisaient autant à l'économie tchèque qu'à celle de l'Europe.

2.500 personnes désapprouvent cette vision de Zeman. Pour cela ils ont jeté des œufs et crié des invectives au président élu par des millions de Tchèques. A l'instar du lobby gay occidental qui mise sur les criailleries publiques de ses actions, les manifestants tchèques ne souhaitaient qu'une chose – le scandale.

"C'est une tendance alarmante – quand une minorité agressive dicte à la majorité les règles de vie", a déclaré récemment le maire londonien Boris Johnson suite aux persécutions subies par un astrophysicien britannique apparu à la télévision en chemisette aux motifs de femmes dénudées et accusé de sexisme, Johnson a déclaré: "Si vous vous demandiez pourquoi si peu de gens ont pris la défense de ce chercheur, je vous répondrais que personne n'a osé contredire les réseaux sociaux".

Les quelques centaines de Tchèques qui ont organisé le lancer d'œufs sur le président Zeman et ses invités lors d'un événement en hommage au 25e anniversaire de la Révolution de velours sont précisément les habitués des réseaux sociaux, dont le diktat effronté a été dénoncé par le maire de Londres. Un œuf lancé par les manifestants a frappé à la tête le président allemand Joachim Gauck, qui se trouvait à la tribune à côté de Zeman. Le président tchèque a immédiatement présenté ses excuses à son homologue: "Pardonnez-moi, monsieur le président, cet œuf m'était destiné, pas à vous". Malgré l'incident, Gauck n'a pas renoncé à poursuivre le programme officiel de ses activités en République tchèque.

Les événements de Prague ont montré une fois de plus que les "performances" politiques de quelques centaines d'individus cherchant à imposer leur opinion aux millions de Tchèques sont sciemment hypertrophiées grâce aux médias. Au final, une manifestation ne méritant aucune intention se transforme en "télé-révolution" d'envergure. Aujourd'hui, les opposants à Zeman avaient des œufs dans les mains. Mais quelle sera demain leur arme d'argumentation? Des pavés? Qui attireront-ils dans leur camp sous de faux prétextes? Des nationalistes, comme sur le Maïdan à Kiev? Car ces combattants contre le régime n'ont aucune chance d'arriver au pouvoir grâce aux moyens démocratiques traditionnels – les élections.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала