Lima: accord in extremis sur le climat

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La conférence internationale sur le climat à Lima est passée tout près de l'échec mais les pays développés et émergents ont finalement trouvé un terrain d'entente hier, sur un nouvel accord global censé réduire les émissions de gaz à effet de serre, écrit lundi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

La conférence internationale sur le climat à Lima est passée tout près de l'échec mais les pays développés et émergents ont finalement trouvé un terrain d'entente hier, sur un nouvel accord global censé réduire les émissions de gaz à effet de serre, écrit lundi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

C'est déjà un pas en avant, car pour la première fois de l'histoire tous les membres de l'Onu sont prêts à contribuer au passage à une industrie à faible émission de CO2. Mais les observateurs rapportent que ce compromis a rendu les objectifs écologiques moins ambitieux, et que les engagements n'ont pas encore été exprimés en chiffres concrets.

Le projet de texte, élaboré lors de la dernière conférence annuelle des membres de la Convention-cadre de l'Onu sur les changements climatiques, constituera la base des négociations qui prépareront la prochaine conférence à Paris. C'est en France, en décembre 2015, que les dirigeants de l'Onu signeront un nouvel accord global destiné à remplacer le protocole de Kyoto en 2002. Pour la première fois de l'histoire de la lutte contre les changements climatiques, les 196 pays de l'Onu se sont dits prêts à prendre des engagements concrets pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

L'accord a été conclu in extremis. L'entente entre les USA, l'UE et la Chine annoncée dès le départ ressemblait à une percée — mais il a fallu redescendre sur terre. La conférence, qui devait se terminer vendredi, a été prolongée de plus de 30 heures car les accords ont failli échouer.
Les pays émergents trouvaient en effet dérisoire l'assistance financière promise par les pays développés pour le passage à une économie à faible émission de CO2 et le développement des technologies de production d'énergie propre.

Plus précisément, il est question du Fonds vert pour le climat, qui a récolté seulement 10,2 milliards de dollars au lieu des 15 prévus cette année. Comme l'a expliqué le ministre indien de l'Information et de la Communication Prakash Javadekar, 10 milliards de dollars ont été récoltés en 2011, 2012 et 2013, alors que les 10,2 milliards de dollars réunis aujourd'hui seront un investissement sur quatre ans. On ignore donc quelles seront les ressources pour augmenter la cotisation annuelle pour le Fonds vert pour le climat jusqu'à 100 milliards de dollars d'ici 2020, comme promis à la conférence de Copenhague en 2009. Les pays menacés de disparaître suite aux changements climatiques ont été saisis de panique. "On nous demande de signer un accord qui nous plonge sous l'eau", s'exclame la représentante de Nauru Marlene Moses, présidente de l'Alliance des petits États insulaires (AOSIS).

Quels pays doivent s'engager à réduire les émissions des gaz à effet de serre et définir la part de chacun des États dans cet effort? Cette question, restée sans réponse depuis l'adoption du protocole de Kyoto en 1997, fut également une pierre d'achoppement. Le protocole de Kyoto libérait les pays émergents, dont les plus grands pollueurs d'aujourd'hui – la Chine et l'Inde – de tout engagement, et c'est pourquoi les USA avaient refusé de le ratifier. La majeure partie des émissions était restée hors contrôle. Le nouveau document parle d'engagements "communs mais différenciés", plus sérieux pour les États riches. Les propositions concrètes seront préparées par les gouvernements d'ici le 31 mars. Avant le 1er novembre 2015, ces chiffres seront comparés et l'Onu décidera s'ils permettent de limiter la hausse des températures  à 2°C sur la planète d'ici 2100.

En dépit de toutes les difficultés, la volonté d'un compromis l'a emporté. Grâce à la participation de tous les membres de l'Onu, le nouveau document sera bien plus significatif que le protocole de Kyoto.

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