Poutine: optimiste, antiaméricain et populaire

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Plus de trois heures auront été nécessaires au président russe Vladimir Poutine pour brosser un tableau complet de la Russie et du monde lors de sa 10e grande conférence de presse, écrit vendredi 19 décembre le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Plus de trois heures auront été nécessaires au président russe Vladimir Poutine pour brosser un tableau complet de la Russie et du monde lors de sa 10e grande conférence de presse, écrit vendredi 19 décembre le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

La situation économique, l'Ukraine, les sanctions occidentales, l'opposition russe, les hauts fonctionnaires, les compagnies publiques, la vie privée, les plans pour 2018: tous ces thèmes ont été développés par le chef de l'État à la demande des journalistes. Dans ses réponses, Poutine s'est montré absolument optimiste, insistant sur le fait que le pays allait dans la bonne direction sous sa présidence. Deuxièmement, il est apparu comme un homme politique avec une position très antiaméricaine, non dissimulée, et, troisièmement, comme un leader convaincu de sa popularité auprès du peuple qui peut se permettre, par exemple, de conseiller à la population de subir la crise pendant encore quelques années.

Poutine: les temps forts de la grande conférence de presse (SYNTHESE) >>

La conférence de presse a commencé par un passage en revue des indices économiques, qui n'indiquent rien de catastrophique pour le pays selon le président. Les principaux indicateurs — faible croissance du PIB, excédent budgétaire et balance commerciale positive — sont corrects, l'industrie se développe et la production agricole bat des records. Le secteur social se porte bien également avec un taux de chômage inférieur à 5%, une dynamique démographique positive, un capital de maternité maintenu et même en augmentation.

Un journaliste ukrainien a interrogé Poutine de manière désobligeante sur l'Ukraine et les actions des militaires russes dans le pays. Cependant, le président russe a répondu calmement sur tous les points en appuyant sur le rétablissement de l'espace "politique général" de l'Ukraine, ce que la Russie souhaite également. Le thème de la crise dans le pays voisin a débouché sur la situation internationale et l'avis du gouvernement russe à ce sujet.

La réaction du président à une remarque lui préconisant de reconnaître honnêtement que la Russie avait été frappée par les sanctions uniquement à cause de la Crimée et rien d'autre a été très éloquente. Rien de tel, a répondu le président, pour revenir à l'image de l'ours de la Taïga qu'il vaut mieux ne pas agacer.

D'après Poutine, la politique occidentale vise à enchaîner cet ours "pour lui arracher les griffes et les dents avant de l'empailler". Poutine s'exprimait de manière ostentatoire dans des termes durs à l'égard des États-Unis sans jamais mentionner l'Union européenne, hormis quand il a fait allusion à la signature de l'accord entre le président Viktor Ianoukovitch, l'opposition ukrainienne et trois ministres européens des Affaires étrangères. Selon le président russe, les Américains se dressent constamment contre la Russie, sont en position d'agresseurs, alors que la Russie ne fait que se défendre et demande de ne pas ignorer ses intérêts nationaux.

Curieusement, Poutine ne considère pas Mikhaïl Khodorkovski comme une "cinquième colonne", alors que ce dernier avait promis de ne pas faire de politique mais prétend aujourd'hui à l'élection présidentielle. Il a été demandé à Poutine s'il ne regrettait pas d'avoir gracié l'ex-chef de Ioukos. Le président a déclaré avoir pris cette décision pour des "raisons humanitaires". Il a souligné: "Khodorkovski écrivait à l'époque que sa mère était très malade. Vous savez, une mère c'est sacré, je le dis sans aucune ironie. Il avait purgé la majeure partie de sa peine, alors pourquoi le laisser en prison s'il pouvait ne pas avoir l'occasion de dire au revoir à sa mère?". Néanmoins, en disant que Khodorkovski "ne semblait pas avoir l'intention de faire de la politique", le président a poursuivi: "C'est son choix. Il a le droit de le faire comme tout citoyen russe". Khodorkovski a réagi hier sur Twitter: "Il m'a permis de dire au revoir à ma mère. C'est vrai. Il n'a pas laissé toucher à la famille — c'est vrai. C'est pourquoi c'est un opposant politique, pas un ennemi".

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