La Russie lance le financement de son centre culturel à Paris

© Photo Jean-Michel WilmotteKommersant
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Moscou a lancé le financement d'un centre culturel russe à Paris et promis de transmettre au constructeur français Bouygues les premiers 5 millions d'euros du contrat d'ici le 24 décembre, écrit lundi le quotidien Kommersant.

Moscou a lancé le financement d'un centre culturel russe à Paris et promis de transmettre au constructeur français Bouygues les premiers 5 millions d'euros du contrat d'ici le 24 décembre, écrit lundi le quotidien Kommersant.

C'est en fin de semaine dernière que l'Intendance du président russe a, pour la première fois, publié sur le site consacré aux achats publics russes les détails de trois contrats signés au nom de la Fédération de Russie avec la société Bouygues Bâtiment Ile-de-France, dont les propriétaires sont Martin Bouygues — un ami de l'ancien président français Nicolas Sarkozy — et son frère Olivier. Le premier contrat avait été signé par Martin Bouygues et l'ex-chef de l'Intendance du président russe Vladimir Kojine, le 18 novembre 2011. Les parties avaient convenu de construire dans le quartier du quai Branly, sur un terrain appartenant à la Russie, une église et un complexe de concert et d'exposition à la place du bâtiment de Météo France, destiné à la démolition.

Il s'agissait également de rénover un bâtiment conservé pour y créer un centre culturel, des appartements, des bureaux, des cantines etc. Selon le contrat, la Russie a consenti de payer 43,056 millions d'euros.

Le prix de ce terrain parisien n'a pas été officiellement révélé mais la Chambre russe des comptes avait publié des informations sur le sujet en 2009. Son analyse du projet de budget pour 2010-2012 indique que l'intendance du Kremlin a débloqué des fonds supplémentaires — 3,1 milliards de roubles soit 75 millions d'euros à cette époque-là — sur l'ordre de Vladimir Poutine.

Selon le contrat avec Bouygues, les travaux auraient dû commencer en 2012 et le prestataire s'engageait à financer en avance la construction, sans attendre d'acompte. La mairie de Paris avait pourtant rejeté le projet de Manuel Núñez Yanowsky — vainqueur de l'appel d'offres international — et les autorités russes avaient payé 600 000 euros de compensation à
l'architecte — ce dernier conteste son éviction en justice — et signé un accord supplémentaire avec le prestataire et l'architecte français Jean-Michel Wilmotte. Suite à l'obtention du permis de construire en janvier dernier Vladimir Kojine, chef de l'Intendance à l'époque, avait promis d'annoncer le coût des travaux "dans quelques jours" — mais ce dernier reste toujours inconnu. Selon Jean-Michel Wilmotte, il se situerait autour de 100 millions d'euros.

Le porte-parole de l'Intendance du Kremlin Viktor Khrekov a indiqué hier que le nouveau projet devait être moins coûteux compte tenu de ses simplifications techniques. Le prix final n'a pourtant pas été établi. En décembre 2013 et en janvier 2014, l'Intendance a signé deux autres contrats avec le prestataire portant sur 900 000 euros (pour la démolition des bâtiments) et 780 000 euros (le nettoyage des matériaux contenant de l'amiante et du plomb). Le prestataire et le concepteur ont obtenu un acompte de près de 1,5 millions d'euros avant le 10 décembre et transmis au client les documents relatifs au projet et aux travaux accomplis. En cas de validation de ces derniers par l'Intendance, la partie russe devra virer au moins 5 millions d'euros, notamment 4,32 millions pour le projet. Les parties ont également confirmé leur volonté de remplir tous leurs engagements dans le cadre du contrat.

Le budget 2014 a réservé pour le projet parisien 638 millions de roubles (près de 8 millions d'euros) obtenus grâce à la vente des biens immobiliers de l'Intendance. Pourtant, Vladimir Poutine a signé le 1er décembre le projet de budget de 2015 excluant toutes les assignations pour ce projet à cause de l'absence d'un ordre présidentiel, indique une note descriptive. Viktor Khrekov a annoncé hier que Moscou envisageait toujours de financer la construction après l'adoption du projet malgré les sanctions et des menaces de gel des actifs russes à l'étranger suite aux décisions de la justice en faveur de l'entreprise Ioukos. Les travaux à Paris devraient s'achever d'ici la fin 2016.

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