Le "GPS russe" condamné?

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Le gouvernement russe envisage de saisir le comité pour l'espace de l'Onu au sujet de la discrimination du système GLONASS – l'équivalent russe du GPS – sur le territoire des États-Unis, écrit jeudi le quotidien Izvestia.

Le gouvernement russe envisage de saisir le comité pour l'espace de l'Onu au sujet de la discrimination du système GLONASS – l'équivalent russe du GPS – sur le territoire des États-Unis, écrit jeudi le quotidien Izvestia.

D'après Alexandre Gourko, chef de GLONASS, les responsables russes ont évoqué lors d'une récente réunion les plans de la Federal Communications Commission (FCC) américaine d'introduire aux États-Unis une procédure obligatoire d'attribution de licences aux signaux de navigation et une certification systématique des équipements.

"C'est la première fois qu'un pays suit une telle voie, affirme Alexandre Gourko. Si les États-Unis créaient ce précédent, et prenaient des mesures contraignantes par rapport à GLONASS, le système russe pourrait être discriminé. La tendance technologique actuelle est à l'utilisation d'équipements multi-systèmes: il existe déjà des récepteurs capables de capter les émissions de trois ou même quatre systèmes de navigation. Si le régulateur américain limitait l'utilisation de GLONASS, nos parts de marché seraient réduites. Les producteurs de navigateurs les plus importants pourraient renoncer au système russe dans leurs équipements, allant jusqu'à limiter l'utilisation de GLONASS en Russie même".

"Les systèmes de navigation émettent par défaut leurs signaux de manière continue et globale, sans s'éteindre au-dessus de tel ou tel territoire, souligne Sergueï Revnivykh, membre du comité international pour les systèmes de navigation auprès de l'Onu. Ces signaux sont par ailleurs si faibles qu'ils sont en principe incapables de brouiller des communications: leur puissance est bien au-dessous du niveau du bruit. Au contraire, les signaux de navigation qui ont besoin de protection contre le brouillage".

Les émissions des systèmes de navigation sont régulées par l'Union internationale des télécommunications (UIT) qui a déjà défini la fourchette des fréquences pour la navigation par satellite. Tous les systèmes ont des droits égaux pour leurs émissions si ces dernières sont conformes aux critères de l'UIT.

"Les propos du porte-parole de la FCC pourraient viser un objectif concret: permettre aux opérateurs de téléphonie mobile de rapprocher leurs signaux vers les fréquences de GLONASS, car cela ne gênera pas officiellement le système GPS, fait remarquer Sergueï Revnivykh. Une telle éventualité pourrait affecter la qualité de réception des signaux GLONASS sur le territoire américain car les stations de base pour la téléphonie mobile sont en mesure de brouiller les émissions du système russe. Au final, cela serait nuisible pour les consommateurs américains parce que tous les équipements de navigation de haute précision aux États-Unis utilisent non seulement GPS, mais aussi GLONASS. Sans ce dernier, il ne peuvent plus fonctionner de manière efficace".

Selon Alexandre Gourko, la politique de la FCC crée des risques non seulement pour les consommateurs mais aussi pour le système GLONASS en général.

"D'après nous, plusieurs autres pays pourraient suivre l'exemple américain et introduire cette procédure d'attribution de licences aux signaux et de certification des équipements, souligne-t-il. Le régulateur pourrait ainsi faire pression sur les fournisseurs et les concepteurs de récepteurs en jouant sur l'utilisation de notre technologie par les appareils multi-systèmes. Dans ce contexte, nos producteurs cèdent même leurs parts du marché russe des puces de navigation. Il nous faut résoudre d'urgence ce problème, surtout après cette initiative de la FCC".

Sergueï Revnivykh espère que les fournisseurs de systèmes de navigation d'autres pays condamneront aux-aussi l'initiative de la FCC.

"Avec nos collègues américains, nous avons toujours eu des positions similaires sur des questions de navigation globale par satellite, affirme-t-il. A mon avis, tout le monde comprend parfaitement la nécessité de mesures communes supplémentaires visant à défendre les fréquences octroyées à la navigation par satellite. Je suis certain du soutien de nos collègues chinois, européens, indiens, et japonais, qui sont eux-aussi fournisseurs de systèmes de navigation".

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