L'Ukraine met la Crimée sous embargo

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Alors que les habitants de la péninsule ukrainienne sont confrontés à un blocus de transport, des coupures d'électricité, une probable pénurie d'eau potable et des problèmes de carte bancaire, écrit lundi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Alors que les habitants de la péninsule ukrainienne sont confrontés à un blocus de transport, des coupures d'électricité, une probable pénurie d'eau potable et des problèmes de carte bancaire, écrit lundi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Le président ukrainien Piotr Porochenko s'exprimera aujourd'hui sur la stratégie de Kiev par rapport à la Crimée Les autorités expliquent que la situation dans le Donbass a provoqué un manque de charbon, une matière première nécessaire au fonctionnement des stations thermiques.

Pour la première fois le 24 décembre, la Crimée a été privée totalement d'électricité. Anna Doudka, porte-parole du ministère ukrainien de l’Énergie, justifie cette coupure par un "dépassement des limites de consommation". Selon elle, cette décision a été prise par l'entreprise ukrainienne Ukrenergo, dont l'une des filiales est la société criméenne Crymenergo. Le premier ministre Arseni Iatseniouk a indiqué que Kiev gardait une "approche simple et compréhensible: s'il n'y a pas d'électricité en Ukraine, il n'y en aura pas sur les territoires contrôlés provisoirement par les Russes".

Les autorités criméennes dénoncent, sans surprise, ces décisions. Le chef de la république Sergueï Aksenov affirme que Kiev tente de faire pression sur Simféropol: "Nous rencontrons certaines difficultés, nos ennemis veulent sans cesse nous nuire par des coupures d'électricité et d'autres saletés. Mais nous surmonterons ça tous ensemble".  

Un ex-député du parlement criméen a indiqué, sous couvert d'anonymat, que l'électricité et les cartes bancaires n'étaient pas les derniers moyens de pression à disposition de Kiev: "Des coupures d'eau seraient beaucoup plus graves. La péninsule a toujours été dépendante à 85% des livraisons depuis l'Ukraine".

Les premiers signes d'une aggravation potentielle de la situation sont apparus début novembre quand Andreï Mokhnik, ancien ministre de l'Environnement et des Ressources naturelles, a déclaré: "Aujourd'hui il n'existe en Crimée aucune organisation gestionnaire qui aurait signé un accord de livraison d'eau avec nos structures. Il est tout à fait évident que nous ne pouvons pas le faire au niveau étatique car il s'agit d'un territoire occupé et notre agence publique ne prend pas part aux livraisons d'eau vers la Crimée".

L'analyste politique ukrainien Igor Semivolos affirme que Kiev n'arrêtera pas les fournitures d'eau et d'aliments: "Il n'existe pas de menace de crise humanitaire. C'est un non-sens. Mais des problèmes sont inévitables car l'infrastructure criméenne est intrinsèquement liée à celle de l'Ukraine. Les habitants peu nombreux de la péninsule, qui ont toujours haï l'Ukraine et sont prêts à supporter n'importe quelles privations pour appartenir à la Russie, ne changeront pas d'avis et vont endurer la situation. Mais ceux qui ont voté en mars en faveur de la Russie pour des raisons mercantiles subissent aujourd'hui une douche froide: ils croyaient que la Russie était un pays magique tout-puissant qui leur garantirait une vie pleine de richesses et de bien-être. Aujourd'hui ils réalisent qu'il n'y a pas de miracle et que la Crimée dépend toujours de l'Ukraine".  

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