Obama et Cameron créent un axe antirusse

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Les ministres des Affaires étrangères des 28 pays de l'Union européenne (UE) se réuniront aujourd'hui à Bruxelles pour la première fois cette année: ils évoqueront les relations avec la Russie et les perspectives des sanctions, écrit lundi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Les ministres des Affaires étrangères des 28 pays de l'Union européenne (UE) se réuniront aujourd'hui à Bruxelles pour la première fois cette année: ils évoqueront les relations avec la Russie et les perspectives des sanctions, écrit lundi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Washington et Londres ont prévenu l’UE qu’un allègement éventuel des sanctions serait inopportun et souligné leur volonté de poursuivre la politique de pression sur la Russie à cause de son "agression" en Ukraine. Le premier ministre britannique David Cameron et le président américain Barack Obama ont tenu ces propos lors d'une conférence de presse vendredi dernier.

"Nous maintiendrons notre pression sur la Russie pour résoudre la crise de manière diplomatique et soutiendrons l'Ukraine dans le futur", a souligné le premier ministre britannique. D'après lui, les actions russes dans l'est de l'Ukraine constituent une menace pour les États-Unis et la Grande Bretagne. "La Russie a pris le chemin de la violation des règles internationales. Il est crucial que chaque pays européen le comprenne", affirme-t-il.    

Barack Obama, quant à lui, a souligné la nécessité de maintenir des sanctions sévères jusqu'à ce que "la Russie cesse son agression". Qui plus est, Washington et Londres sont d'accord pour "soutenir l'Ukraine dans ses réformes économiques et démocratiques importantes".

Ces propos ont été prononcés trois jours avant une nouvelle rencontre des ministres des Affaires étrangères des 28 pays membres de l'UE lundi à Bruxelles, qui portera notamment sur les relations avec la Russie. Selon une source diplomatique informée, l'Autriche, la Hongrie, l'Italie, Chypre, la Slovaquie, la France et la République tchèque sont actuellement favorables à la levée des sanctions antirusses.  

Dmitri Souslov, directeur adjoint du Centre d'études européennes et internationales auprès du Haut collège d'économie de Moscou, estime qu'il ne faut pas s'attendre à une annulation des sanctions dans un avenir proche. D'après lui, les Européens seront incapables de prendre cette décision en mars car elle exige un consensus: "Il est évident qu'il sera inexistant non seulement à cause du Royaume-Uni - qui est le plus proche des États-Unis -, des pays baltes et de l'Europe de l'Est, mais aussi de la position de l'Allemagne. L'opinion de Berlin est cruciale pour la formation de la position de l'UE. Mais les autorités allemandes estiment qu'une plateforme antirusse est actuellement le seul moyen de consolider leur statut de leader européen. Et elles n'ont aucune envie de l'abandonner. D'abord, Berlin est favorable à des liens transatlantiques étroits. Ensuite, les pays qui se prononcent pour une position plus souple envers Moscou sont aujourd'hui minoritaires".  

"L'Occident associe automatiquement toute détérioration de la situation dans le Donbass à la Russie, fait remarquer Sergueï Mikhaïlov, directeur de recherche du Centre d'études

euro-atlantiques à l'Institut russe d'études stratégiques. Kiev pourrait inventer n'importe quel scénario, y compris des frappes sur Donetsk si c'est pour lui un moindre mal par rapport à un effondrement - qui pourrait très bien se passer dans l'économie ukrainienne". D'après lui, "l'Occident pourrait tenter d'en finir avec le Donbass en recourant à la force militaire. Et cela nécessite une pression encore plus forte contre la Russie, pour qu'elle ne s'en mêle pas".   

Alexandre Konovalov, président de l'Institut d'évaluations stratégiques, souligne quant à lui le danger d'une transformation éventuelle des sanctions en pression de force: "Les sanctions exigent toujours beaucoup de ressources, surtout si elles sont réciproques. Il faut donc chaque fois prendre des mesures plus importantes que celles de l'adversaire. En conséquence, les sanctions pourraient dépasser rapidement les limites d'une "réponse adéquate" pour atteindre le recours à la force".     

 

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