Avant la conférence, ses organisateurs ont pour la première fois rédigé un rapport sur la situation mondiale, qui a réuni des experts renommés du monde entier.
Wolfgang Ischinger, chef du groupe d'experts, président de la conférence et ancien diplomate allemand, a considéré l'année 2014 comme "historique". Les auteurs du rapport soulignent que les participants à la dernière édition en date n'auraient pas pu prédire les évolutions ultérieures en Irak, où les terroristes de l'État islamique ont occupé leurs premières villes, et en Ukraine, dirigée encore à l'époque par Viktor Ianoukovitch. "Aujourd'hui nous comprenons que les menaces au Proche-Orient sont si fondamentales qu'elles remettent en cause l'existence même de plusieurs États dans leur forme actuelle, soulignent-ils. L'Europe vit l'escalade d'un conflit militaire et ses relations avec la Russie pourraient se dégrader jusqu'au niveau de la guerre froide".Selon le rapport, les observateurs occidentaux sont notamment préoccupés par la prétendue "doctrine de Poutine" en politique étrangère: "En mars 2014 le président russe a souligné que la Russie devait protéger non seulement les citoyens russes, mais aussi un groupe plus large englobant la population russophone. Cette logique a été mise en œuvre en Crimée et dans le sud-est de l'Ukraine, mais s'appliquera-t-elle à d'autres États avec des minorités russophones?"
Autres questions inquiétantes: "La Russie envisage-t-elle de tourner le dos à l'Europe pour longtemps et chercher des partenaires dans d'autres régions? Est-ce que les dirigeants russes comprennent eux-mêmes l'envergure de leur éloignement par rapport à l'Occident? Comment la Russie va-t-elle maîtriser les conséquences aiguës des sanctions, de la chute des prix du pétrole et de la fuite massive des capitaux?" Les experts de Munich espèrent que le chef de la délégation russe Sergueï Lavrov pourra clarifier ces questions. Son intervention aura lieu samedi à 12 heures.L'année dernière, le ministre russe s'était lancé dans une joute verbale avec le secrétaire d'État américain John Kerry et le secrétaire général de l'Otan Anders Fogh Rasmussen. Cette fois l'attention est focalisée sur les discours du vice-président américain Joseph Biden, de la chancelière allemande Angela Merkel et du président ukrainien Piotr Porochenko, prévues également ce samedi. La fermeté de leurs propos envers la Russie dépendra surtout des résultats de la visite d'Angela Merkel et de François Hollande à Moscou aujourd'hui.
D'après une source du ministère allemand des Affaires étrangères, si les trois leaders parvenaient à s'entendre, cela se solderait par des négociations multilatérales sur l'Ukraine à Munich, bien que pour le moment aucune discussion n'ait été fixée. Une source du ministère russe des Affaires étrangères n'exclut pas une telle réunion, mais souligne que "tout sera clair aujourd'hui".
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